Patrick HUGUES - PERVERSPECTIVE

Patrick HUGUES - PERVERSPECTIVE

Enfin des tableaux qui bougent !

La bergère et le ramoneur sortant de leur tableau pour se conter fleurette, c’est presque possible avec Patrick Hugues. On s’approche de l’œuvre et hop, les portes s’ouvrent, les bibliothèques se déplacent, des espaces s’ouvrent. Un pas de l’autre coté, et c’est tout le paysage qui pivote en sens inverse. C’est saisissant. D’ailleurs tout le monde reste éberlué, et le public exécute des pas de danses comiques devant chaque tableau, un petit pas à gauche, un petit pas à droite, et on recommence sans se lasser.
Ses peintures sont destinées à changer notre façon de percevoir le monde. Ce peintre anglais, né en 1961 à Londres, utilise le procédé de la perspective pour mieux nous tromper et nous faire basculer dans des univers tridimensionnels complètement fantaisistes.

La notion de perspective a toujours été au centre de l’histoire de l’art. Elle permet de représenter un espace à trois dimensions sur une surface plane, donc en deux dimensions, donnant à l’observateur l’illusion de la réalité.
D’ingénieuses tentatives ont été réalisées par de nombreux artistes européens dont Hugues est aujourd’hui l’héritier : l’architecte Brunelleschi (1377-1446), à qui l’on attribue l’invention de la perspective bien avant qu’Alberti n’en codifie les procédés dans son ouvrage De la peinture (1435) ; Mantegna (1431-1506) et ses peintures murales du Palais Gonzague ; Holbein le Jeune ((1497-1543) et son fameux tableau Les Ambassadeurs au milieu duquel trône un crâne, déformé de manière à ce que sa forme réelle ne soit perceptible qu’à partir de l’angle de vue prévu ; Samuel van Hoogstraten (1627-1678) et les premières boîtes en peep-show, ancêtres conceptuels des constructions de Hugues.
Plus près de nous, des peintres comme Magritte ou De Chirico ont exploré la perspective dans un contexte surréaliste, ajoutant une dimension poétique et absurde à leur travail. Hugues partage leur fascination pour les lignes géométriques à destination inconnue, ou les associations d’images subversives et énigmatiques.

Pour Patrick Hugues, l’art est avant tout un moyen d’interroger le monde. Il aime brouiller les pistes et remettre en question nos acquis de perception, accumulés depuis notre enfance. Ses perspectives inversées nous obligent à redécomposer intellectuellement les lignes et les courbes qui forment une image, à l’origine de notre appréhension du monde.

Comme Duchamp, Hugues pense que c’est le spectateur qui fait 50% de l’œuvre d’art. Il n’y a pas de figure humaine dans ses peintures : les espaces vides nous attendent.



Galerie Lélia-Mordoch à Paris (50, rue Mazarine – 75006 Paris) à partir du 20 avril 2007

Exposition permanente à la Galerie Flowers East (82 Kingsland road – E2 8DP London)



Galerie Lélia-Mordoch à Paris (50, rue Mazarine – 75006 Paris) à partir du 20 avril 2007

Exposition permanente à la Galerie Flowers East (82 Kingsland road – E2 8DP London)