Le Sel de la Vie

Le Sel de la Vie

Que d’eau, que d’eau ! s’écriait benoîtement le général Mac Mahon, premier président de la République française en inspectant les dégâts causés par la Garonne en crue à l’hiver 1875… La stupéfaction des militaires devant l’impact des phénomènes naturels ne date pas d’hier, mais elle est toujours d’actualité, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’évaluer les conséquences du réchauffement climatique. En plus de la note de synthèse des experts du GIEC, élaborée le 6 avril dernier dans le plus grand désaccord (voir les éditions du journal Le MAGue du lendemain…), le Conseil de sécurité des Nations Unies a sous les yeux le rapport sur les conséquences de l’évolution du climat sur la sécurité des États Unis, tout juste sorti des presses du département de la Défense, et rédigé par un quarteron de généraux et d’amiraux à la retraite à la demande de George W. Bush. C’est la première fois que l’exécutif onusien se penche sur la question, et l’impact des dégradations écologiques au Sahel sur le conflit du Darfour (200.000 morts et 2,5 millions de personnes déplacées en 4 ans) n’y sont pas pour rien. D’une façon générale, on s’attend à voir de grands mouvements de population depuis les zones atteintes par la désertification vers les régions tempérées, mais la gestion de l’eau est aussi un gros problème dans les pays déjà en guerre ou en crise, comme en Palestine, où la ressource est dispensée au compte-goutte par les autorités israéliennes, qui s’inquiètent aussi de la baisse du niveau de la Mer morte, ainsi que de l’augmentation de la salinité de ses eaux.

C’est le sujet du jour pour les Nations Unies
L’eau est l’or dont sous peu les gens suivront le cours
Et si l’état d’esprit est encore aux discours,
Les intentions non plus, ne sont pas infinies.

À la source au bas mot de conflits entre ethnies,
Son manque ainsi, verra l’homme en fin de parcours
Puisqu’on ne pourra plus attendre aucun secours
D’un monde au sol trop sec dans quelques décennies.

Les savants s’en sont faits l’écho depuis longtemps
Mais les gouvernements sont tous impénitents :
L’eau vient du ciel, pourquoi parler de pénurie ?

Le désert rampe et c’est au tour des généraux
De s’alarmer d’un risque accru de zizanie,
Ils n’ont pas hâte au fond, de mourir en héros !