La Force du Destin

La Force du Destin

67% des Français voient bien Nicolas Sarkozy à la tête de l’État, selon un sondage à paraître dans Paris-Match, mais n’en déplaise aux inclinations profondes du candidat de l’UMP, rien n’est écrit. Pourquoi aurait-il, ministre de l’Intérieur, organisé ses élections si sa route était gravée dans le marbre ? Il s’est déjà donné tant de mal pour éliminer toute espèce de concurrence au sein de son parti afin d’en obtenir l’investiture que l’Histoire, sinon la génétique ou la philosophie aurait pu lui donner suffisamment d’éléments pour ébranler des certitudes qui étonnent, qui choquent ou qui révulsent. Qu’importe ! Non content d’avoir ouvert la boîte de Pandore, l’homme par qui le scandale arrive persiste et signe mardi matin sur les écrans matinaux des 4 Vérités de France2, et se défend de soutenir les thèses de l’eugénisme : quelle est la différence entre l’inné et l’acquis ? Je me garderais bien de la trancher mais ces questions-là, il y a beaucoup de gens qui se les posent. Au-delà du dérapage effectué lors de l’interview qu’il a accordé au philosophe Michel Onfrey pour Philosophie Magazine, on peut raisonnablement se poser la question de savoir ce que viennent faire ce genre de considérations dans le débat public. S’agit-il de s’engager dans la voie d’une société toujours plus normative, où tout est déjà prévu ? C’est possible. Une chose l’est encore cependant : Nicolas Sarkozy a sans doute attrapé la grosse tête.

Cet homme est dangereux, nous dit-on tout de go,
Tant le mal est en lui comme un trouble endogène :
Qu’on le punisse un jour ou qu’on le morigène,
Il commettra toujours des écarts à gogo.

C’est pour choisir un homme en tant que chef, bingo !
Que le débat dérape, où il fait dire au gène,
Tout ce qu’on s’efforçait avec beaucoup de gêne
De comprendre au sujet du gré de notre ego.

Cet homme était vraiment conçu pour être en tête :
Il nous l’a dit, il y travaille et il s’entête,
Et c’est logique, au fond, qu’il croie en son destin.

Mais nous, les gens de peu qui serons sous ses ordres,
Le sort qu’on nous réserve est sur un strapontin
Á moins qu’on cause à ses dépens de grands désordres.

 


Lire l’entretien de Michel Onfray avec Nicolas Sarkozy sur le site de Philosophie Magazine.


Revoir Nicolas Sarkozy sur le site de France2.