Le Media Citoyen

Le Media Citoyen

Si la campagne présidentielle 2007 a suscité un engouement certain dans le pays, c’est à cause de la nouveauté : les vieux chevaux de retour ont été disqualifiés (enfin, presque tous…), et chacun des candidats s’appuie sur une autre façon de faire de la politique, en proposant au moins un aspect vraiment innovant dans sa manière d’aborder les problèmes ou dans ses propositions. Mais surtout c’est l’irruption du Web 2.0 dans le débat public que l’on retiendra certainement dans les livres d’Histoire après que les vœux pieux seront passés à l’épreuve des faits. Ségolène Royal a pris une longueur d’avance avec son site Désirs d’Avenir, l’UMP a mené une campagne d’adhésion remarquée sur Internet et a multiplié les liens publicitaires sur Google en 2006, et Jean-Marie Le Pen, boudé par les chaînes hertziennes, a pris des leçons pour se servir d’une WebCam. À trois semaines du premier tour et malgré les progrès technologiques, il n’y a toujours pas de débat télévisé, malgré une timide initiative de la part de France3, à cause des sempiternels desiderata des uns et des autres et des règles très strictes édictées par le CSA. C’est François Bayrou qui, le premier, propose aux principaux candidats de participer à un débat organisé sur Internet : je n’ai pas de doute que ce débat aura des échos, qu’il y aura des millions d’internautes qui le suivront, et je suis prêt pour ma part à ce que ce débat dure aussi longtemps que l’on veut. Ségolène Royal et Jean-Marie Le Pen ont accepté le principe mardi soir, mais Nicolas Sarkozy est contre : il peut y avoir un débat à 12 ou pas de débat. Ce serait tout à fait artificiel de choisir un candidat plutôt que tel autre. Ce n’est pas même respectueux vis-à-vis des autres candidats… À cela s’ajoute un autre problème : qui choisir pour monsieur Loyal ? Karl Zéro ?

Pour un débat, ce sont d’abord des marchandages
Avec les candidats qui font chacun le tri
Dans les devis pour que jamais ne soit meurtri
Un mot d’esprit qui peut rester dans les adages.

Il convient d’éviter au mieux les sabordages
Car au début, toujours de verve on est pétri
Et l’un des concurrents ensuite en sort flétri :
Donc, pas d’accord s’il est premier dans les sondages !

À la télé, on se démène et on prend peur
Et puis on ne s’est pas tiré de sa torpeur :
C’est un nouveau media qui part à l’abordage.

C’est donc devant un autre écran que l’on va voir
Qui sera désigné champion du clavardage
Et chacun chez soi peut accomplir son devoir.