Lettre en forme de pieds de nez à l’impudeur !

Lettre en forme de pieds de nez à l'impudeur !

C’est une correspondance post mortem à un seul émetteur entre deux hommes à qui tout a toujours sourit. Beaux, brillants, séducteurs et comblés par l’existence et ses heureux hasards, par l’Amour de la Vie et celle des autres.

Une amitié indéfectible, entre un poète et homme de lettres important et un grand serviteur de l’Etat français, que seule la mort brisera dans un attentat politique, le 6 février 1998.

Le poète Jean Orizet écrit à son ami le préfet Erignac. Sans recherche stylistique, sans pose de circonstance, sans désir de plaire ou de régler quelques comptes. Une lettre ouverte au bien , au bon, au partage, à la reconnaissance fraternelle. Une lettre à un absent insupportable, à un proche, à un double complémentaire qui a compté plus que de raison, car il n’y a pas de limite à une amitié aussi fusionnelle, à une fidélité qui aura duré presque un demi siècle.

On a beaucoup parlé d’Erignac, de son action et des circonstances de sa mort, on aura oublié l’essentiel : il était profondément vivant, militant, engagé et humain. Ce livre écrit dans la recherche constante de la vérité et de la justesse, dans la tradition de la parole échangée et des pactes immortels est un précieux témoignage qu’il faudrait ajouter à tous les documents relatifs à la disparition du préfet le plus célèbre de France.

"Tu ne sais pas à quel point tu me manques. La première chose que je regarde en m’éveillant, le matin, est notre photo. Prise au vol en 1967, à Paris, elle était la photo du bonheur. Deux hommes jeunes - toi et moi - sourire aux lèvres, encadrent une femme, jeune et souriante elle aussi. Tu venais de me la présenter. Elle allait devenir la compagne de ma vie. Cette photo a été mon viatique, mon action de grâces pour avoir reçu le cadeau de ton amitié et le miracle de l’amour." J.O.

Fort. Emouvant, instructif et DIGNE.

Lettre à Claude Erignac, l’ami assassiné, Jean Orizet, Le cherche Midi, 102 pages, 6 euros.

Lettre à Claude Erignac, l’ami assassiné, Jean Orizet, Le cherche Midi, 102 pages, 6 euros.