Le sondage de la CNCDH publié le 21 mars 2007 démontre que la « question noire » n’est qu’une escroquerie .

Le sondage de la CNCDH publié le 21 mars 2007 démontre que la « question noire » n'est qu'une escroquerie .

Comme chaque année, c’est le 21 mars, journée internationale de lutte contre le racisme, que la CNCDH publie son rapport annuel accompagné d’un sondage sur le racisme. Le sondage présenté aujourd’hui au Premier ministre et réalisé par l’institut CSA du 6 au 9 novembre 2006 sur un échantillon de 1026 personnes est une véritable bombe en ce qu’il révèle que la « question noire » agitée depuis quelques mois par certaines associations n’est qu’une escroquerie de plus.

Membre de la commission nationale consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) qui a fait réaliser ce sondage, j’ai été amené à participer aux travaux de la commission chargée de piloter l’enquête et j’ai obtenu (de haute lutte) que l’institut CSA distingue dans la question posée à propos des « noirs », d’une part les Antillais, de l’autre les Africains. Le résultat est particulièrement édifiant.

La question posée était la suivante : « Pour chacune des catégories suivantes, dites-moi si elle constitue un groupe à part dans la société »

Voici les réponses : Les musulmans 57 %, les maghrébins 49 %, les Asiatiques 37 %, les juifs 32 %, les Africains 29 %, les homosexuels 26 %, les noirs 23 %, les Antillais 14 %, les catholiques 8 %.

Le plus important n’est pas tant que la discrimination visant les « noirs » est en baisse de 6 % par rapport à l’année précédente (29 %), ce qui contredit déjà la thèse d’une discrimination croissante envers lesdits « noirs ». C’est que la notion même de « noirs » est mise en cause dès que l’on distingue les Antillais des Africains.

La discrimination visant les Africains reste relativement élevée (29 %), tandis que la discrimination visant les Antillais, les catholiques mis à part, est la plus basse (14 %). Du simple au double ! Etrange pour un groupe qui serait vu comme homogène. En réalité, lorsqu’on parle de « noirs », les Français comprennent « Africains immigrés » en excluant les Ultramarins qui représentent pourtant les quatre cinquièmes des Français censés être justement vus comme « noirs ».

On savait que les Antillais rejettent tout amalgame avec les Africains qui serait fondé surla couleur. On sait à présent que, même dans le regard discriminant, les Français font la différence. On ne peut donc fonder l’unité d’une « population noire » ni sur le regard que les intéressés portent sur eux-mêmes ni sur le regard malveillant -que d’autres portent sur eux.

Des associations (réunissant en fait deux personnes) ont prôné le « noirisme » et poussé l’escroquerie d’une question noire au point de faire réaliser un sondage pour prouver l’existence de cette population. En réalité ce sondage présupposait ce qu’il était censé démontrer en posant comme postulat que la notion de « population noire » allait de soi.

Cette démarche avait pour but de diviser les légitimes revendications communes aux Antillais et aux Afro-Africains fondées non pas sur la couleur de la peau, mais sur l’occultation de la mémoire des crimes spécifiques commis contre les uns et les autres : l’esclavage contre les Antillais, la traite puis la colonisation contre les Africains.

Elle avait pour but d’introduire artificiellement une distinction de couleur pour diviser les Français discriminés du fait de leur origine étrangère et dresser les Subsahariens contre les Maghrébins. On sait bien, quand on connaît la réalité des banlieues, qu’il existe une forte solidarité de quartier qui transcende les distinctions de couleur.

Elle avait pour but de masquer les vrais problèmes des Afro-Français, deux fois plus discriminés que les Antillais, non pas à cause de leur couleur mais pour des raisons qui frappent les autres immigrés. Des raisons liées à l’origine étrangère, à la culture, aux conditions économiques et sociales et surtout à la religion.

On comprend, dans ces conditions que ceux qui défendent le « noirisme » en France aient vu d’un mauvais œil mon entrée à la CNCDH. Depuis le 11 novembre 2005, date de ma nomination, au moins deux lettres de dénonciation ont été adressées au Premier ministre pour demander mon exclusion. L’une émanait de Patrick Gaubert, président de la Licra et membre ès qualités de la CNCDH, l’autre de Dominique Sopo, président de SOS Racisme proche de la Licra comme on sait, également membre ès qualités de la CNCDH. Ces lettres haineuses me reprochaient d’avoir comparé Napoléon à Hitler et d’avoir dit que la politique qui consiste à mettre des présentateurs d’origine africaine pour présenter le JT dans les rédactions ultramarines de RFO au seul motif que ce sont des « noirs » est une honte et une insulte pour l’Outremer. Je persiste et signe. Les lettres de MM. Gaubert et Sopo qui, fort judicieusement, avaient été adressées au cabinet (du Premier ministre) y sont restées. Jamais, en un an de travail à la CNCDH, je n’ai vu siéger M. Gaubert ni M. Sopo. Il est vrai que le mandat de membre de la CNCDH n’est pas rémunéré.

On attend avec impatience de voir comment, au vu de ce sondage, le lobby des statistiques « ethno-raciales » va s’y prendre pour nous vendre les ghettos et l’apartheid et comment on osera encore parler de « question noire » en France.

Claude Ribbe est membre de la CNCDH et l’ auteur des Nègres de la République (Alphée, mars 2007)

Claude Ribbe est membre de la CNCDH et l’ auteur des Nègres de la République (Alphée, mars 2007)