PIGALLE : PIEGE A CONS

PIGALLE : PIEGE A CONS

Cette histoire est authentique, elle m’a été rapportée par un policier et s’est déroulée le dimanche 18 mars 2007 place Pigalle, à droite en remontant vers le métro Anvers et juste à côté de la discothèque les « Folie’s Pigalle » et de l’avenue Frochot. Là se trouve une boîte de « Strip-Tease » à la façade couleur bordeaux, un véritable piège à touristes masculins et célibataires… un piège à cons en quelque sorte.

Le touriste français ou étranger sort d’un restaurant à l’enseigne belge situé à quelques pas et se retrouve pris dans les mailles du filet d’un rabatteur crapuleux à tête de fouine qui l’invite à entrer pour seulement 20€, en lui promettant d’assister à un numéro d’effeuillage féminin auquel il pourra participer en savonnant le dos des filles qui se douchent sur scène.

Le client est racolé, poussé, attiré dans la pénombre de l’entrée et n’a ni le temps de poser des questions, ni celui de s’enquérir des tarifs et pratiques de l’établissement. On lui promet même un massage s’il le souhaite.

A aucun moment, ce rat de bas étage ne révèle à son client haletant ce qui l’attend un étage plus haut, derrière un sombre rideau rouge, dans une ambiance déserte et très tamisée, où des tarifs plus que prohibitifs sont inscrits en petits chiffres face à des boissons mentionnées en petites lettres et pas besoin d’être aveugle pour ne rien voir car même un œil de lynx avisé ne pourrait lire ce petit tableau planqué à droite près du rideau qui symbolise l’entrée. Tout ce qui est tarifé est mis hors de la vue du visiteur dont les lunettes sont déjà embuées par les vapeurs d’un repas bien arrosé et la sudation liée à l’envie de voir se trémousser quelques superbes corps de jeunes femmes.

Arrivé au bar un petit mec brun, aux accents mafieux et à la gueule de maquereau dégueulasse, appelle immédiatement la première fille présente qui vous demande ce que vous voulez boire. Pas le temps de respirer pour notre pauvre touriste, car la machine infernale est en route, c’est un vrai gouffre à fric dans lequel vous dépensez des fortunes sans le savoir, pour repartir la queue entre les jambes, après avoir été déplumé et menacé.

Une belle Sénégalaise répondant au prénom de « Maya » (comme l’abeille, sauf que celle-ci doit butiner d’une drôle de façon), apporte un soda à son client et lui demande s’il désire lui offrir un cocktail.

Devant cette beauté exotique au corps d’ébène et au sourire ravageur, le client accepte de rincer la belle qui commande un cocktail qu’on lui amène, ainsi qu’un seau à glace contenant un prétendu champagne qui n’a jamais été commandé par le client et qui s’assimile à de la vente forcée. Les deux tourtereaux se retrouvent dans un salon privé encore plus sombre, et la fille se frotte sur le sexe de son amant d’un quart d’heure, tout en l’invitant à lui tripoter les nichons.

Un spectacle plus que minable et triste à pleurer se déroule devant vous, pendant que la belle Maya fait son numéro de femme excitée en vous demandant de lui offrir un second cocktail, après lui avoir donné un petit billet d’au moins 20€ pour les caresses prodiguées sur sa peau nue.
Pris soudain par une angoisse , le client demande l’addition que le maquereau s’empresse de lui amener sur un petit plateau argenté, à peine éclairé par une lampe de poche tenue par l’escroc aux airs de bandit sicilien.

Le client passe au bar et désire régler par carte bancaire, mais il n’a pas eu le temps de bien voir tous les chiffres du total et de distinguer une éventuelle virgule. Le montant étant très élevé pour un soda, deux cocktails, un faux champagne non commandé et pas consommé par le client et quelques doigts qui glissent çà et là, il y a de fortes chances pour que le paiement soit refusé par la banque, surtout pour ceux dont le compte n’est que peu approvisionné.

Alors le sordide responsable appelle un porte-flingue qui n’était pas présent lorsque vous êtes entré. On joue à vous intimider et on charge l’homme de vous escorter jusqu’au bureau de change du Boulevard de Clichy et arrivé à destination, le barbouze annonce à l’employé planqué derrière sa vitre : « Monsieur souhaite retirer 850€ ».

Le touriste refuse de retirer cette somme et est ramené à la boîte, sous bonne garde, où il va devoir s’expliquer sur son refus et sur l’arnaque qu’il vient de subir.

Le maquereau enlève sa veste, comme pour se battre et accentue la pression sur le client avec l’aide du videur, tout en appelant un troisième homme à la rescousse. Le client, qui est policier en banlieue, souhaite qu’on appelle ses collègues et fait état des infractions constatées.

Le tenancier change alors de ton et décide de trouver un compromis. Le client n’a que 200€ sur son compte et précise qu’il n’ira pas au-dessus (ce qui est déjà beaucoup trop). Il sera à nouveau accompagné jusqu’au distributeur du Crédit Lyonnais de l’Avenue Trudaine où il retira la somme de 200€ qui le libérera du poids de sa connerie et de ses geôliers d’un instant.

Il va sans dire que le client ira dénoncer les faits aux Services de la Répression des Fraudes, ainsi qu’à ses collègues de la B.R.B. et des Mœurs… mais pendant ce temps là, que font les policiers du Commissariat du 9ème arrondissement de Paris ?

Ce genre d’endroit est à bannir de vos sorties coquines, car si vous n’êtes pas au moins policier… il pourrait vous en cuire !