L’événement traditionnel de la fin de l’hiver est la visite du monde agricole à Paris, qui fait la joie des enfants et le bonheur des bistrots du quartier de la Porte de Versailles. Depuis que les Halles ont été chassées de l’enceinte de la capitale, le salon de l’agriculture qui se déroule cette année du 3 au 11 mars est la seule intrusion du pays rural dans l’agglomération parisienne. C’est l’occasion aussi pour notre personnel politique de se souvenir des racines paysannes de la France, un passage obligé d’ailleurs pour le chef de l’État qui a vraiment démarré sa carrière politique au ministère de l’Agriculture. Le monde paysan, qui ne compte plus que 640.000 membres actifs, représente encore 3% de l’électorat, mais pour lui, l’avenir est devenu de plus en plus problématique au cours du temps. Alors que cette activité représente une des clés de voûte de l’économie française, la concurrence des pays émergents se fait très vive et la Politique Agricole Commune grève le budget européen à hauteur de 40%. Les revenus agricoles dépendent aujourd’hui à 80% des aides publiques. Les soucis sont aussi du côté de l’Environnement, avec la question des OGM et le spectre de la grippe aviaire.