Romano Prodi fait Classe tous Risques

Romano Prodi fait Classe tous Risques

Une semaine a été nécessaire à Romano Prodi pour resserrer les rangs autour de son gouvernement, mis en difficulté mercredi dernier par le Sénat italien, dont la composition ne lui accorde qu’une avance de deux voix. Après la mise en minorité du cabinet Prodi mercredi dernier sur l’engagement italien en Afghanistan et l’intégration du pays dans l’Alliance atlantique, le président de la République Giorgio Napolitano n’avait trouvé personne pour former un nouveau gouvernement, que ce soit au sein de la coalition de l’Olivier ou dans l’ancienne majorité. Silvio Berlusconi, tout en ironisant sur l’instabilité gouvernementale engendrée par le caractère composite de la Gauche, n’avait pas les moyens de reprendre le flambeau, nettement minoritaire dans la chambre basse, et un cabinet technique avait été un temps envisagé avant de recourir à de nouvelles élections. Finalement, il Professore a été rappelé pour se succéder à lui-même, avec l’obligation de se soumettre à un nouveau vote de confiance au Sénat. Depuis, les lignes avaient un peu bougé. Les communistes responsables de la crise soudaine ont saisi les conséquences de leur insubordination et au Centre, les démocrates-chrétiens se détachent doucement du camp Berlusconi. Apportant son soutien à l’Olivier, Marco Follini a dit travailler pour construire un nouveau scénario. Il est persuadé que son parti rejoindra à terme la coalition pour participer aux affaires : je ne trahis pas, j’anticipe comme d’habitude les mouvements de l’UDC, attendons quelques mois. Nul doute que Romano Prodi saura confirmer ce ralliement pour conforter ses positions, mais il s’est déclaré aussi pour une réforme électorale dans son discours aux sénateurs mardi. Il a gagné la confiance des sénateurs par 5 voix d’écart, et devra également se présenter avec succès devant les députés vendredi, avant d’être effectivement reconduit.

C’était pour lui comme une évolution morale
Pour "gouverner cinq ans en pleine autorité",
Mais comment garantir sans la majorité
Un gouvernement stable et sans quelqu’un qui râle ?

Neuf mois et c’est assez pour partir en spirale :
Le "professeur" en butte à l’animosité
Doit exhorter les siens à la fidélité,
Mais il faudra changer la loi électorale.

Lorsqu’il refait le pacte avec les sénateurs,
On voit des flottements et des solliciteurs
La crise est à son comble, il n’est pas en vacances.

C’est vrai, ses partisans n’ont pas pensé à tout,
Il leur a dit d’en bien peser les conséquences :
Le coup peut se produire encore ici, partout…