Nadj, Là...

Nadj, Là...

Quand Nadj ouvre les portes, ça s’entend. Présente depuis une dizaine d’années dans l’univers du rock, elle sort cette fois un album, Là, sous le label On Music. C’est au studio Black Box à Angers qu’il a été réalisé par Peter Deimel. Ne vous fiez pas à ses deux yeux clairs, Nadj est un vrai volcan.

Après des années de galères où elle a connu des hauts et des bas et auto-produit un premier disque, Nadj s’est assagie et a trouvé sa voie. Dès le premier morceau « Idée fixe », elle nous crache sa hargne à grands coups de riffs et de voix forte. Les chansons s’enchaînent sans que le rythme s’atténue et tout cela pourrait paraître une vraie gueulerie d’enfer si la jeune femme n’avait pas un joli timbre.

Qu’est-ce qu’il lui a manqué pour qu’elle nous fasse entendre aussi violemment sa rage ? Elle nous rentre dedans comme si elle voulait casser tous les murs !

Rien de révolutionnaire dans son univers pourtant. Le son est brut de décoffrage, la langue acérée, les guitares peroxydées. Du rock pur et dur. On ressort de l’écoute de son album complètement électrisé et essoré, étonné encore que cette bête humaine puisse être féminine. Car de la sensibilité féminine, Nadj en possède, même si celle-ci est sauvage et crue. Nadj se donne généreusement. Elle serait même capable de montrer sa douceur « Le sens des choses » ou de chanter calmement et magistralement (« Les cibles »), une histoire de filles, ou, de prodiguer un conseil universel, celui d’aimer malgré tout : « Aime (parole de loup) ».

Nadj a une attitude guerrière, elle frappe le sol non plus comme un enfant coléreux mais comme le guerrier Massaï qui enfonce son talon dans la Mère nourricière. Nadj communique sa flamme intérieure tout en force et en lumière. Nadj est à sa place. Elle est, tout simplement.

Nadj, Là, On Music/Warner

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