C’est juste à la fin de la session parlementaire qu’aura lieu l’un des évènements les plus importants du travail législatif, par sa valeur symbolique en tout cas. La révision de la constitution de la V^ème République porte sur trois projets qui ont soulevé beaucoup de réticences de la part des élus, soit en raison de leur inopportunité, soit à cause du caractère superficiel des réformes proposées : si la transcription de l’abolition de la peine de mort dans la loi fondamentale n’a suscité que l’expression de quelques combats d’arrière-garde et consacre l’une des avancées fondamentales de la présidence de François Mitterrand, la réforme du statut pénal du chef de l’Etat, qui organise une procédure de destitution du président en cas de manquement grave à ses devoirs, n’a finalement reçu l’assentiment des parlementaires qu’au prix de modifications la rendant extrêmement difficile à mettre en œuvre, tandis que le gel du corps électoral néo-calédonien, engagement de la Gauche alors au pouvoir pour ramener la paix sur une des possessions françaises du Pacifique était combattu par une partie de la majorité UMP, dont Nicolas Sarkozy qui a pesé fortement pour le remettre à la législature suivante. Pour être adoptés définitivement, les trois textes doivent obtenir trois cinquièmes des suffrages exprimés par les sénateurs et députés réunis en Congrès. L’événement se tient traditionnellement dans l’aile du midi du château Versailles, par référence à la 1^ère Constituante, mais il n’y a pas lieu de redouter que les représentants du peuple auront à fire valoir leur ressentiment, puisqu’ils ont été adoptés auparavant par les deux assemblées dans les mêmes termes. La dernière réunion de ce genre remonte au 28 février 2005.