C’est au moment où l’on sort les calculettes pour évaluer le coûts des propositions des différents candidats à la présidentielles que deux rapports viennent plomber l’ambiance. L’Insee vient de publier l’estimation précoce des comptes trimestriels et montre une augmentation du PIB comprise entre 0,6% et 0,7% aux prix de l’année 2000 corrigée des effets des jours ouvrables et des variations saisonnières, ce qui situe la croissance de l’économie française en deçà des prévisions de Bercy, à 2% sur l’ensemble de l’année 2006. D’autre part, l’OCDE a rendu son étude annuelle objectif croissance publique, elle se propose d’évaluer l’efficacité des politiques économiques et des réformes structurelles menées dans les trente pays membres. Cet ouvrage présente un net recul de la France, de l’Allemagne et du Japon, notamment en raison du vieillissement démographique de ces pays, par rapport aux nations nordiques. C’est du côté de l’éducation et des marchés du travail que les pays de l’OCDE sont confrontés à leurs plus grands défis, or la France ne consacre à la Recherche que 1% du PIB, alors que les pays scandinaves et les Etats-Unis en dépensent près du double. Ensuite, pour soutenir une croissance à long terme, la question du capital humain est centrale, et si l’emploi est devenu de plus en plus précaire pour les jeunes et les femmes, une protection de l’emploi trop stricte pénalise ces deux catégories qui se trouvent exclues du marché et souffrent de carrières erratiques. Enfin, pour atteindre en France l’objectif de plein emploi revendiqué par plusieurs candidats, une croissance modérée du SMIC, inférieure à l’inflation, est souhaitable. S’ils ont prévu de financer les mesures proposées grâce à la croissance, il leur faudra trouver une autre idée.