Ce temps va continuer au moins jusqu’à la fin du mois de février, a averti Edison Gurning, du bureau de météorologie et de géophysique de Jakarta. Des pluies diluviennes se sont abattues sur la capitale indonésienne depuis deux jours, un phénomène habituel pour ce pays soumis au régime des moussons, mais dont les conséquences prennent un sens singulier au lendemain de la conférence internationale sur le climat organisée à Paris la semaine dernière par Jacques Chirac. Un responsable du ministère de la Santé indonésien a recensé 18 morts et 2 disparus dimanche, et on compte au moins 340.000 sinistrés dans la conurbation qui compte 12 millions d’habitants, surtout dans les quartiers populaires. Beaucoup de gens se sont réfugiés sur les toits de leur maison, et lorsqu’elles n’ont pu être secourues, ont reçu des vivres largués par des moyens héliportés. La capitale a été placée en état d’alerte et les autorités ont déployé 12.600 personnels supplémentaires pour prêter main forte aux opérations de sauvetage. Nous avons assez d’hommes mais nous manquons de bateaux pneumatiques pour évacuer les habitants, a indiqué le porte-parole de la police. Jakarta, édifiée sur des marais, compte treize rivières et 78 zones facilement inondables. Le ministre de l’Environnement, Rachmat Witoelar, a mis en cause le nombre excessif des constructions sur des zones d’écoulement naturel des eaux. Il y a trop de centres commerciaux dans la capitale, a déploré le ministre cité par l’agence Antara. C’est lui d’ailleurs, qui avait fait lundi dernier une déclaration fracassante, selon laquelle 2000 îlots de l’archipel indonésien pourraient être submergés par la montée des eaux d’ici à 2030. Il semble qu’il ait été en deçà de la réalité !