Monsieur le Chien, Bonjour,

Bonjour Justine, vous êtes magnifique. Le RVB joue merveilleusement sur vos
cheveux.

1) C’est quoi le CHIBRES ? Au fait, vous écrivez C.H.I.B.R.E.S. ainsi...
Quelle
en est donc l’écriture longue (c’est mieux quand c’est long non) ?

Non, je ne dirais pas ça, cette histoire de longueur, c’est vraiment une
invention des possédants baisatoires pour laisser le prolétariat de la baise
mariner dans sa honte et faire en sorte qu’il ne bouge pas. Or le
C.H.I.B.R.E.S, c’est précisément le contraire, fédérer la misère sexuelle
ordinaire accrue et contemporaine. Mais là où Michel Houellebecq se contente
de constater le fait, le C.H.I.B.R.E.S se propose de lutter au pied à pied
afin d’obtenir une répartition plus juste de la baise, tout cela sous la
houlette du président, Alan, qui guide notre mouvement et qui est un phare
pour chaque miséreux et miséreuse de la fesse.
L’acronyme est parti du constat d’Alan et Nicolas que la vie de couple
réduisait singulièrement le nombre de coïts mensuels, ils ont donc créé
l’organisation et m’ont proposé de la rejoindre et d’organiser la lutte.
Ledit acronyme était à l’origine assez agressif, disons-le, et plutôt tourné
contre les conjoints, j’ai vite proposé que l’on étende l’appellation à tous
les hommes et femmes qui baisent mal ou peu car en effet, ne nous leurrons
pas, de nombreuses femmes aimeraient aussi avoir leur quote-part de
jambe-en-l’air. Le président a accepté et le C.H.I.B.R.E.S est devenu le
« Cercle des Humains Intéressés à Baiser Ensemble Régulièrement
Solidairement ». C’est une idée très belle et généreuse qui renvoie l’abbé
Pierre à ses chères études si j’ose dire.
Si les gens n’ont pas décroché après ces deux paragraphes, il convient de
dire que ce concept recouvre finalement très peu de planches du blog-BD que
je tiens mais le concept est assez fort pour avoir en quelque sorte infusé
l’ensemble de ma non-oeuvre aux yeux des gens : on m’en parle beaucoup. Et
d’ailleurs il s’est même créé des sexions locales du C.H.I.B.R.E.S au
Canada, en Allemagne, en Pologne, en Belgiqueetc. C’est d’autant plus
étonnant que je ne déconne pas, c’est vrai.

2) Votre pseudonyme, Monsieur le Chien, c’est parce que vous êtes fidèle ? Ne
serait-ce pas contradictoire avec l’objectif de votre association de
répartition
de la baise dans le monde ? (on sent la journaliste éclairée qui relève les
paradoxes d’entrée de jeu)

HAHA, « fidèle » ! Allons Justine, je ne serais pas à parler là avec vous, dans
ce café aux lourdes tentures brodées, dans une atmosphère vaguement enfumée
à la cigarette menthol si au fond je n’espérais pas un peu vous casser les
pattes arrière comme on dit dans notre jargon professionnel. Non, bien sûr,
je ne suis pas fidèle. Enfin pas par moi-même, mais ma laideur m’aide en
effet à atteindre une certaine fidélité.
Ceci étant, il n’y a aucun paradoxe avec le discours chibriote. Participer à
une meilleure répartition de la baise, ce n’est pas nécessairement tromper
son ou ses conjoints, c’est aider son prochain à obtenir mieux ou plus. Chez
soi, c’est faire mieux afin que le partenaire vous le rende et en société,
c’est aider vos amis à trouver des partenaires, comptant en cela amorcer un
cercle vertueux, en effet les gens heureux sexuellement sont plus
disponibles et plus aimant de leur prochain et donc plus prêt à l’aider.
Quant au pseudonyme monsieur le chien, rien à voir en effet, je voulais un
nom assez simple, rappelant mon statut méprisable ainsi que ma condition de
contribuable moyen.

3) Vous vous considérez plutôt comme un militant du CHIBRES ou comme un
dessinateur de bande dessinée ou comme un père indigne ou comme un homme
tout
simplement ému quand il écoute Céline Dion ?

Justine, c’est totalement fou, comment saviez vous que j’allais vous offir
« All the way - A decade of song ». de Céline ? Vous l’ouvrirez chez vous,
poursuivons cette délicieuse interviou. Ecoutez, je me considère un peu
comme tout cela à la fois. Je suis un peu comme un Rubikube, chatoyant et à
plusieurs faces. C’est moi ou ce Champomy est terriblement fort ?

4) Ma question « petit prince » : vous me faîtes un dessin de quand on a couché
ensemble ?

Bien sûr, en attendant le petit déjeuner dans notre chambre d’hôtel demain
matin, je crois que je n’aurais que ça à faire, ce sera donc avec plaisir.

5) Mon grand jeu littéraire, veuillez compléter les phrases suivantes :

 Le réveil sonna et
...une autre de ces putain de journées commença. Contrairement à la tendance
occidentale contemporaine, monsieur le chien n’avait aucune affection pour
la philosophie bouddhiste et il espérait bien que la réincarnation
n’existait pas. Le contraire serait horrible se dit-il dans son for
intérieur de lui-même à lui qu’il est le sien.

 L’amour c’est
..toi, Justine, rien que toi, baby.

 Elle était maquillée
... comme une star de ciné constata Eddy.

 Je mange des chibres équilibrées pour
... oui, pourquoi fais-tu ça, sémillante Justine ?

 Dessiner
...m’a empêché de sombrer

6) Comment vous est venu l’idée de ce blog dessiné intitulé « Monsieur le
chien »
et grâce auquel je vous ai, enfin, nous nous sommes -virtuellement-
rencontrés
(si la rencontre avait été réelle, votre vie sexuelle irait bien mieux,
c’est
moi qui vous le dit en toute modestie) ?

Je sortais d’une grosse, très grosse déception éditoriale. J’avais signé
chez un gros éditeur, série et tout le tintouin et 6 mois plus atrd, tout
est annulé, le rêve de gosse brisé, quoi ; oh c’est sans doute aussi de ma
faute, je ne devais pas avoir le talent requis suffisant mais il y eut
d’autres facteurs toutefois qui me laissèrent un goût amer... Bref, j’entrai
alors dans une phase proche d’une vraie dépression et je touchai alors du
doigt ce que peut être ce genre de maladie. Je n’arrivais plus du tout à
dessiner, enfin rien de cohérent, ça n’a l’air de rien mais pour un
dessineux dans l’âme, c’est terrible.
Malgré tout me restait l’envie de raconter des histoires. J’ai alors
découvert l’univers des blogs-BD et je me suis dit que, pas de contrainte
éditoriale, pas besoin de dessiner très pointu(j’ai donc créé un style
ex-nihilo uniquement pour le blog) et retour immédiat des gens, ça pouvait
me distraire pendant un moment. Et puis finalement, ce fut une chouette
aventure. Ne serait-ce en effet que parce que cela m’a permis de vous
rencontrer, chère Justine. On est loin de votre appart’, là ?

7) Vous aimez les chiens ? Ou vous préférez les femmes ? ou c’est ma plus
mauvaise
question de l’interview et pile poil vous aviez un truc à dire et vous
n’avez
pas pu ?

C’est en effet une mauvaise question. Mais on pardonne tout à des femmes
comme vous.

8) Ma question Vignale : que pensez-vous des narcissiques et des mégalos ?

Les narcissiques m’horripilent et les mégalos me cassent les couilles.
Encore que cette dernière espèce peut être plus amusante, ne serait-ce que
parce qu’elle est plus rare.

9) Ma question Luc DS : que pensez-vous de la pénétration linguo-nasale (de
la
langue dans les nasaux) ?

Qu’il faudra qu’on essaye tout à l’heure. On ne peut pas dire « je n’aime pas
« si l’on n’a pas essayé. J’ai un gros nez, on devrait y arriver facilement.

10) Je vous laisse, cher Monsieur le Chien, le mot de la fin.

Ah, Justine, je déteste ces questions ouvertes aux quatre vents. Je...je...
non, je n’ai pas d’idée. Et bien plutôt que d’essayer de faire une vanne
comme c’est de rigueur dans ces cas là en citant un mot bizarre du genre
« périssoire », je vais plutôt rappeler que très bientôt sort un alboume de
monsieur le chien et qu’il faut absolument l’acheter, ça me semble vraiment
nécessaire.

Tiens, ben voilà même un lien où l’on peut le commander
là :http://theloma.free.fr/boutiques/home.html

Et puis, on peut aussi l’entendre aboyer là.

Retrouvez Justine sans ses merveilleuses questions mais entierement.nu