La bande de Gaza est en complet désordre depuis l’annonce d’élections législatives anticipées par le président de l’Autorité palestinienne. Tous les jours, des hommes y tombent sous les balles au cours d’échauffourées entre factions rivales du Fatah et du Hamas, au point que les habitants n’osent plus sortir. Les armes continuent à pourvoir les combattants, grâce à de mystérieux pourvoyeurs de fonds, mais les salaires et l’aide sociale sont suspendus. C’est dans un contexte tendu à l’extrême que se sont réunis vendredi les représentants du Quartet (Etats-Unis, Nations Unies, Russie, Union européenne) à Washington, sur l’injonction de Condoleezza Rice, la secrétaire d’État américaine, pour faire le point sur la feuille de route qui date à présent de 2003 et les prochaines initiatives de paix. Le chef de la diplomatie américaine devait soumettre l’idée d’une réunion dans le courant du mois de février entre elle-même, le président palestinien Mahmoud Abbas, du Fatah, et le Premier ministre israélien, Ehud Olmert. De leur côté, le président de l’Autorité palestinienne et le chef du Hamas, Khaled Méchaal, qui vit en exil à Damas, ont accepté de se rencontrer à La Mecque, probablement mardi prochain, pour discuter de la formation d’un gouvernement d’union nationale à l’invitation du roi Abdallah d’Arabie Saoudite. On voit bien le décalage entre une situation particulièrement dégradée au quotidien et les assauts de bonne volonté de part et d’autre, qui jettent une illusion sans lendemain sur un problème explosif.