La publication des derniers chiffres du chômage était attendue depuis la controverse ouverte par Le Canard enchaîné le 24 janvier, faisant état d’un report inopiné des analyses de l’Insee après les élections présidentielles. Déjà, le collectif ACDC avait contesté au mois de décembre la façon dont le gouvernement communiquait sur la situation de l’emploi, en omettant d’inclure plusieurs catégories d’inactifs. Les résultats varient alors du simple au double, selon que l’on prend en compte uniquement la catégorie 1 de l’ANPE ou la totalité des demandeurs d’emploi, la définition du Bureau international du travail ou le panel de 70000 personnes défini par l’Insee. Pour être bref, disons que tout le monde a raison, mais chacun a sa vérité ! De sorte que l’opinion publique est complètement brouillée et ne croit plus personne. C’est donc pour contrer une évidente défiance que Dominique de Villepin s’est exprimé dans l’enceinte de l’usine Garnier Faprogi, filiale d’un des fleurons de l’industrie française, l’Oréal, qui l’avait accueilli lundi pour sa conférence de presse mensuelle. Il s’est montré offensif en présentant le bilan de son gouvernement sur les trois fronts de l’emploi, de la croissance et de la dette publique, avant de répliquer fermement au chef du groupe parlementaire PS l’après-midi à l’Assemblée nationale, car Jean-Marc Ayrault lui demandait de se séparer de son ministre de l’Intérieur au titre que ce dernier, en voyage à Londres, était l’organisateur d’un scrutin auquel il se présente. Les chiffres du chômage ont été rendus publics en début de soirée, à 20 heures, ils s’établissent à 8,6% de la population active et présentent un nouveau recul de 1%, avec 20300 demandeurs d’emploi en moins en décembre. Des résultats en effet, qu’il fallait bien défendre !