AUTODAFES ?

AUTODAFES ?

Il y a de plus en plus de gens qui écrivent, on le sait. Les éditeurs croulent, parfois, sous les manuscrits. Mais, après tout, cela fait partie de leur travail. Ces manuscrits peuvent être bons, mauvais ou tout simplement médiocres. Aucune importance ! De toute façon, seul un pourcentage infinitésimal en sera accepté. Cela, les auteurs le savent et l’acceptent.

Quand le manuscrit n’est pas retenu, ce qui est généralement le cas (mais ne signifie pas pour autant que le manuscrit est mauvais) les auteurs en sont prévenus et ils disposent d’un certain délai pour récupérer leurs oeuvres. Cela fait partie de la règle du jeu… Du moins cela faisait partie ! Mais, business oblige, on n’arrête pas le progrès. Ami jeune écrivain, bonjour. Il faut quand même que vous l’appreniez. Les temps ont bien changé.
Mais ils n’ont pas changé en bien !

Un certain nombre d’éditeurs (pas tous) se sont ainsi arrogés le droit de demander à l’auteur de prévenir à l’avance s’il désire récupérer son manuscrit. S’il ne l’a pas fait, zou ! Direction le broyeur.
Bah, que voulez-vous. C’est que les manuscrits ça va, ça vient. Tout le monde le sait que les auteurs s’en foutent et qu’ils font des tirages à tout va. Vogue la galère ; On ne va quand même pas pleurer sur le sort de tous ces petits écrivaillons bourrés de pognon…

Si l’auteur n’était pas au courant de l’existence d’une telle pratique, tant pis pour lui ! Il n’avait qu’à consulter Internet ou téléphoner. S’il n’avait pas Internet, il n’avait qu’à manger de la brioche comme disait à peu près une Marie-Antoinette dont le nom complet m’échappe.
La conclusion d’un tel mic-mac est que, sans donc que le chieur d’encre en ait jamais été averti (même pas par mail !), le manuscrit est détruit au bout d’un mois (c’est le cas chez une éditrice cotée du onzième arrondissement), deux ou trois mois chez d’autres. Circulez, y’a rien à lire !

On était déjà en droit de se demander si certains éditeurs faisaient sérieusement leur travail de lecture. On est au moins maintenant sûr d’une chose. C’est qu’ils se foutent du monde…