Si le Conseil des ministres se tient le mercredi, il y a de mauvais esprits (dont je fais évidemment partie…) pour penser que c’est pour couper court aux révélations que le Canard enchaîné publie ce jour-là sur les petits travers de notre personnel politique. Se souvient-on toutefois qu’un canard est dans le jargon des journalistes une fausse nouvelle ? L’hebdomadaire satirique paraissant le mercredi, un des ancêtres de la presse en France puisqu’il fut fondé en 1915, ne peut pas l’ignorer, puisqu’on peut y suivre semaine après semaine les rectificatifs que les personnes mises en cause dans l’édition précédente ont demandé à tort ou à raison de faire paraître. Pan sur le bec est alors intitulé celui-ci, avec parfois un complément d’enquête ou de perfides excuses qui ont autant de sel que les allégations qui avaient été avancées… En général, toutes les histoires qu’il relate ne font pas une affaire d’État, même si certaines ont eu quelque poids dans le bon déroulement d’une élection présidentielle, comme celle des diamants du président en 1980. Cette semaine, il s’agit du ministre de l’Intérieur qu’il accuse d’avoir diligenté des enquêtes au sujet de l’entourage politique de la candidate socialiste pour avoir de quoi la déstabiliser. Si ces informations sont confirmées, et je demande qu’il y ait immédiatement des vérifications de faites, elles seraient extrêmement préoccupantes car ça voudrait dire que le ministère de l’Intérieur serait finalement au service du candidat Sarkozy pour, éventuellement, rechercher je ne sais quelle information, je ne sais quel dossier concernant les membres de l’équipe de Mme Royal a martelé François Hollande devant les journalistes présents dans la salle des quatre colonnes du Palais Bourbon. Vrai ou faux ? On a peine à croire que Nicolas Sarkozy se mette en quatre pour découvrir des squelettes dans les placards de la présidente de la région Poitou-Charentes, la police secrète en France a toujours été aux petits soins pour les pouvoirs en place. Pas de quoi fouetter un canard !