Le Collectif DOM diffère de 72 heures son appel à la mobilisation générale contre le voyage de Ségolène Royal aux Antilles.

Le Collectif DOM diffère de 72 heures son appel à la mobilisation générale contre le voyage de Ségolène Royal aux Antilles.

Le Collectif Dom, à la demande expresse d’un de ses membres, Victorin Lurel, président de la région et député de la Guadeloupe, secrétaire national du parti socialiste à l’Outre-mer, et membre de la campagne de Ségolène Royal, a accepté de différer de soixante douze heures son appel à la mobilisation de l’Outre mer. Cet appel sera inéluctable au cas où Georges Frêche ne serait pas exclu du parti Socialiste samedi 27 janvier 2007, à l’issue de la réunion de la commission des conflits de ce parti.

Après être intervenu auprès de Ségolène Royal à propos de ses déclarations inacceptables du mercredi 17 janvier par lesquelles elle estimait que le retrait temporaire de M. Frêche permettait d’ « en rester là », et après avoir ainsi contribué à infléchir l’attitude de la candidate concernant Georges Frêche, M. Victorin Lurel est intervenu mardi 23 janvier auprès du Collectif Dom pour lui demander de « juger sur pièces » et d’attendre avant d’appeler à une mobilisation de l’Outre mer contre Ségolène Royal comme il avait été prévu.

M. Lurel a proposé une rencontre en urgence du Collectif avec Ségolène Royal. Le Collectif accepte le principe de cette rencontre, mais seulement dans l’hypothèse où Georges Frêche serait exclu clairement et définitivement du parti socialiste le 27 janvier. Une fois l’hypothèque Frêche levée, le Collectif rencontrera volontiers madame Royal, de même qu’il rencontrera les autres candidats à l’élection présidentielle.

Au cas où Georges Frêche ne serait exclu définitivement, le Collectif considérerait que cette décision du parti socialiste engagerait pleinement la candidate à la présidentielle. Il y verrait un acte de guerre contre l’Outre-mer et en tirerait immédiatement toutes les conséquences. Contrairement à ce que semble estimer Christiane Taubira, qui n’est pas élue des Antilles et dont la récente nomination par madame Royal au poste énigmatique de « déléguée à l’expression républicaine » ne saurait donner qualité pour s’exprimer au nom de l’Outre-mer, l’émotion liée à l’affaire Frêche est très vivement ressentie en Guadeloupe et en Martinique où personne ne peut s’empêcher d’y voir lien avec la visite précipitée de Ségolène Royal. Cette dernière aurait dû avoir la sagesse d’attendre la décision de la commission des conflits de son parti pour entreprendre son périple en toute sérénité.

Le Collectif appelle solennellement Aimé Césaire, que madame Royal souhaite rencontrer en Martinique, à la plus grande vigilance tant que Georges Frêche, soutien actif de la candidate socialiste et raciste déclaré, n’est pas exclu du PS. Le Collectif appelle également tous les footballeurs de l’équipe de France et en particulier Lilian Thuram, membre du Haut conseil à l’intégration, qui ne s’est pas exprimé pour le moment sur l’affaire Frêche, à demander publiquement que le président de la région Languedoc Roussillon soit définitivement exclu du parti socialiste dès samedi 27 janvier pour les propos tenus le 14 novembre sur les joueurs « noirs » de l’équipe.

Le Collectif DOM remercie Victorin Lurel pour ses prises de position courageuses et s’étonne que l’élu de la Guadeloupe soit invisible dans la campagne de Ségolène Royal alors qu’il fait pourtant partie de son équipe.

Le Collectif invitera dans les prochains jours l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle à présenter leur programme dans le cadre des états généraux de l’Outre-mer.