Les élections législatives dimanche en Serbie, ont donné un résultat insolite, les formations pour le moment aux affaires ont obtenu globalement plus de la moitié des suffrages, mais le Parti radical, nostalgique de l’ère Milosevic et depuis sa chute dans l’opposition, est sorti vainqueur des urnes, avec un score présumé de plus 28% des voix. La Commission européenne aborde la question d’une manière positive, puisque la majorité a voté en faveur des forces démocratiques et pro-européennes, a jugé le représentant de la diplomatie de l’Union européenne, à son arrivée à une réunion des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept, en partie consacrée à l’analyse des résultats du scrutin, mais elle occulte le fait que celui-ci ne permet pas de dégager de majorité claire au parlement de Belgrade. Aux dernières nouvelles, le Premier ministre Vojislav Kostunica sortant n’exclut pas de s’allier avec son Parti Démocratique de Serbie (16%) au Parti Radical de Tomislav Nikolic contre le Président de la république, Boris Tadic, dont le Parti démocrate a recueilli un peu moins de 23% des suffrages. Une telle alliance aurait pour but de se maintenir au pouvoir, mais créerait un regain de tension dans un climat déjà tendu depuis l’assassinat de son prédécesseur Zoran Djindjic en 2003 par des partisans de Slobodan Milosevic. Pour les radicaux de Tomislav Nikolic, nous devons attendre de voir s’il est possible au Parti démocrate et au Parti Démocratique de Serbie de former un gouvernement avec un troisième partenaire, et si un tel gouvernement paraît en mesure de fonctionner, une attitude confiante dans la situation nouvelle, et consciente de ses forces. Non seulement les nationalistes ont obtenu le meilleur score, mais en plus, ce sont eux qui se sont le plus mobilisés pour générer un taux de participation à hauteur de 62%, considéré comme excellent. La coalition au pouvoir est mise en cause en raison des dissensions qui la minent et qui la montrent actuellement comme une cohabitation, autant que par les reculs sur le Kosovo et le Monténégro. Autant dire que l’espoir de voir le milicien Ratko Mladic traduit en justice est loin d’aboutir, malgré les vœux de la Commission européenne qui n’a pas encore fait une croix dessus.