Hold-Up

Hold-Up

C’est fini, le temps du Clan des Siciliens et des voyous pleins de gouaille des romans d’Albert Simonin ! Quand le rouge est mis, l’attaque à main armée se fait désormais au fusil d’assaut, par une bande entraînée dans les maquis d’Afghanistan ou de Tchétchénie, sans complexe et sans remord. Le coup du gang des postiches aussi, c’est dépassé : levez les mains, contrôle fiscal ! Plus de bavardage, on tire, on tue, on ramasse la maille et on s’en va. Lundi à 14 heures, un fourgon blindé de la Securitas fait sa tournée dans le centre-ville de Metz, pour collecter les recettes des commerces et approvisionner les distributeurs de billets. Il s’engage rue des frères Fournel, ralentit pour passer un dos d’âne, lorsque deux berlines, une BMW et une R25, le prennent en sandwich. Quatre hommes armés, cagoulés, en descendent et tirent dans le pare-brise du véhicule, au niveau du visage du conducteur, avant de déposer une charge de plastic sur les portes arrière. Mais la carrosserie tient bon, et la déchirure occasionnée par l’explosion ne permet pas aux malfaiteurs d’accéder à la totalité du chargement. Ils s’enfuient immédiatement en emportant un sac avec 20.000 euros à bord d’une troisième voiture, sans doute en Belgique ou au Luxembourg selon les supputations des services de police. Bilan de l’opération : 1 mort et 2 blessés graves. Les convoyeurs de fonds ont dû être extraits par le toit de leur fourgon. C’est vrai, on avait vu telle scène de genre il y a deux ans dans 36, Quai des Orfèvres, et c’était déjà une reconstitution de faits réels. La démonétisation de l’argent a rendu les attaques à main armée moins courantes que par le passé, mais lorsqu’elles se produisent, elles sont le fait d’hommes sans état d’âme.

La vie a-t-elle un prix ? Le sort des convoyeurs
Assaillis pour l’argent dont ils font la collecte
Pose ainsi la question après l’attaque abjecte
Dont ils ont fait l’objet lundi par des pilleurs.

Pas de quartier ! On sort les fusils-mitrailleurs
Et l’on tire aussitôt : toute arme a son dialecte,
Très clair sans doute, après, du sang on se délecte…
Les bandits, sans un mot sont repartis ailleurs.

Les films où l’on chevauche après la diligence
Ont montré dans le temps un peu plus d’indulgence,
Mais à Metz, pour un sac de blé, tu n’es plus rien !

L’action directe en fin de compte est dans la norme
Et tout est plus facile en fait pour un vaurien,
Mais quand même, il convient de faire un truc énorme.