Chanson française : Pierre Louki nous a quitté

Chanson française : Pierre Louki nous a quitté

Un grand monsieur de la chanson française, un grand monsieur tout court, Pierre Louki est mort il y a 3 semaines. A part l’Huma et le Monde, (presque) personne n’en a parlé ! « Trompettes de la renommée/Vous êtes bien mal embouchées » aurait pu en dire son ami Georges.

Car Pierre Louki et Brassens, c’étaient vraiment « Les copains d’abord ». Le brienonais* a d’ailleurs évoqué cette grande amitié avec beaucoup de retenue, de pudeur et d’émotion dans un livre de souvenirs. Mais Pierre Louki c’était aussi un acteur qui démarra avec Roger Blin, et joua en particulier dans « En attendant Godot », un dramaturge-écrivain (auteur en particulier de nombreux livres pour la jeunesse), et un remarquable auteur-compositeur interprète. On lui doit d’ailleurs des centaines de chansons. Certaines furent en leur temps des « tubes ». D’autres furent reprises par des chanteur(e)s comme Jean Ferrat, Catherine Sauvage, Juliette Gréco, Cora Vaucaire, Isabelle Aubret ou, plus surprenant, Marcel Amont et Annie Cordy. Mais cela ne l’empêcha pas de collaborer également avec Gainsbourg.

Tendre et mélancolique, parfois révolté (« Qui », « Les cimetières militaires »), il n’en était pas moins le plus souvent très drôle. Comme Brassens, ses chansons parlaient beaucoup de mort et d’amour. Mais l’amour, chez lui, s’écrivait le plus souvent avec un grand HU, comme dans le petit bijou qu’est « Libellé ». Et la mort, il s’efforçait avant tout de l’apprivoiser. Comme le faisait aussi son copain Georges. Tous deux n’avaient-ils pas « Le cœur à l’automne » ? De toute façon, comme il l’expliqua dans « La vie va si vite » : « La vie va si vite, si vite/Qu’on n’a pas le temps de mourir. ». Le 21 décembre 2006, pourtant, l’ami Pierre le trouva ce temps là.

Accepter l’idée de la mort, c’était aussi accepter celle de vivre. De profiter des plaisirs charnels. Mais oui. Les coquins d’abord. L’érotisme qui se dégage des « Fesses de la marquise » et de « Charlotte ou Sarah ? », le désir qui s’exprime dans « Madame, je vous voisé », c’était l’autre facette de cet homme qui nous parlait si bien de « la vieille pendule anarchiste » (« Grand-père »), celle qui permet de remonter le temps.
Mais c’est bien connu. Les poètes ne meurent jamais. Alors disons simplement au revoir Monsieur Pierre Varenne dit Pierre Louki.

*Pierre Louki était né en 1926 à Brienon sur Armançon…

*Pierre Louki était né en 1926 à Brienon sur Armançon…