FLORENT MARCHET : "Rio Baril " un 2ème album à entendre et à vivre

FLORENT MARCHET : "Rio Baril " un 2ème album à entendre et à vivre

"Rio Baril" c’est le nouveau roman… heu… non le nouvel album de Florent Marchet qui n’est pas vraiment un chanteur, enfin si mais non. Il n’est pas que chanteur, en fait.

Hémisphère Droit - Eh Oh ! ça va pas, Sandrine, dans ta cervelle ? Tu dérapes ?
Hémisphère Gauche - C’est pas de ma faute, c’est Florent Marchet, je ne sais pas dans quelle case le mettre. Compliqué…

HD – Est-ce que t’as vraiment besoin de caser les artistes ! Je t’ai déjà dit que c’est réducteur !
HG – Ben, faut bien que j’explique…
HD – Explique, mais arrête de tergiverser.
HG – oui HD

C’est vrai que nous sommes gâtés en France, la période est riche en chanteurs-compositeurs et il est toujours agréable de découvrir un nouveau timbre de voix, un nouveau visage, un nouveau son. Chaque artiste est un univers à part entière et j’aime plonger dans l’inconnu.
Mais je trouve aussi que la nouvelle vague d’artistes a quelque chose de commun, chacun raconte son histoire, parfois très personnelle, ou revendique contre les vélos, les escaliers ou les cornichons. (C’est à la mode de chanter comme on parle et de raconter des choses intimes, banales ou des blessures d’enfance).

Quand j’ai écouté Florent Marchet pour la première fois, il m’est venu à l’esprit ceci : "intéressant". Noter que l’appréciation "intéressant" amène une notion de neutralité du genre "ni bien, ni mal mais il faut creuser". A la deuxième écoute, je me dis qu’il raconte son histoire, qu’il en a bavé le garçon et qu’il exhorte la douleur par l’art. OK.

Et puis, ça m’intrigue. "Rio Baril", c’est où ce village au juste ? Innocente, je regarde dans googlemap (si si je l’avoue…). Ca n’existe pas.
Je réécoute et j’aime être bercée par ce jeune homme qui chante ou parle son histoire. Son père pas gentil gentil, son village, ses amours, son départ et son retour sur le lieu du délit…
Et je l’écoute encore…

La voix tremble comme une émotion retenue, les textes fiers de mots choisis et pesés, le verbe ciselé, les cordes aériennes dansent au-dessus de ma tête. Et puis je vois des images, des lieux, des gens comme un film qui passe devant mes yeux.

Jusqu’au moment où Florent Marchet parle avec moi, en direct. Ah, je vais enfin savoir. La question qui tue : " c’est autobiographique votre album (ton album, pas pu le vouvoyer) ?". "Non, pas du tout". (je lui dis pas pour googlemap…).

"Rio Baril" est un roman. Il a été conçu comme tel. C’est un roman chanté où les personnages sont fictifs (comme toutes créations, empruntes un peu de soi), les chansons sont des chapitres, il y a un début et une fin, une fin à nous, celle que l’on veut, comme dans les films d’Antonionni. "Rio Baril" est le premier roman musical ! Pour l’écouter, il faut prendre le temps, se laisser inviter au voyage de l’imaginaire des lieux, des ambiances, des histoires, des personnages…

Et puis, j’apprends que Florent est avant tout un musicien (classique au début puis jazz), avant d’être interprète. Mais il adore la scène où il raconte des choses. J’ai hâte de le voir en concert, je veux qu’il me raconte des histoires à moi aussi… Il est aussi un amoureux de poésie "c’est un souffle" et aussi de littérature. Souvent, avec ses amis, il fait du "roman musical" : il dit des textes littéraires sur de la musique.

Pas étonnant qu’il fasse la rencontre du romancier Arnaud Cathrine ("La disparition de Richard Taylor") qu’il invite sur le "territoire de Rio Baril", me dit-il et crée des textes ensemble.

La voix réservée et sérieuse de Florent me touche autant que ses chansons. Florent n’est pas faussement anti-showbiz. Vivre de son art, c’est ce qu’il souhaite avant tout. Strass et paillettes, très peu pour lui.

Il est comme dans une bulle de passion créatrice musicale, textes, chansons qu’il écrit d’abord pour lui, pour exprimer une colère, une passion : "l’écriture, c’est physique". "Ecrire part d’un désir et doit s’inscrire dans quelque chose de romanesque".

Ensuite je lui ai quand même avoué : "j’avais pas bien compris qu’il s’agissait d’une histoire fictive, ça parait si réel, si proche…". Il m’explique que, comme certains romans, films ou tableaux, certains albums nécessitent une explication pour être mieux apprécié…

Voilà qui est fait…

www.florentmarchet.com
du 6 au 9 février en concert
au petit théâtre de Ménilmontant (parce que c’est en décalage)
15 rue du Retrait Paris 20ème

www.florentmarchet.com
du 6 au 9 février en concert
au petit théâtre de Ménilmontant (parce que c’est en décalage)
15 rue du Retrait Paris 20ème