Christian PROUTEAU, un homme d’honneur

Christian PROUTEAU, un homme d'honneur

En 1973, un an après le massacre d’athlètes Israéliens durant les Jeux Olympiques de Munich, la France décide de se doter d’une unité d’élite pouvant faire face aux prises d’otages et aux attentats les plus meurtriers.

Christian Prouteau, alors jeune Lieutenant affecté dans un escadron de Gendarmerie Mobile à Maisons-Alfort, décide de créer un groupe de "moblos" sportifs aguerris aux techniques de combat rapproché et bons tireurs. Ces supers gendarmes seront formés par ses soins et devront passer par une formation de

"commando", puis pratiquer les arts martiaux pour neutraliser, à mains nues, les individus dangereux.

Les quatre lettres de ce groupe vont forcer le respect et l’admiration de tous, tout en faisant trembler les plus téméraires... c’est la naissance du G.I.G.N.

Le grand Christian excelle à la tête de ses hommes, malgré le peu de moyens mis à sa disposition. Acharné, têtu, décideur et vrai Chef, il obtient satisfaction de sa hiérarchie et reconnaissance de ses pairs.

En 1976, le G.I.G.N. est breveté parachutiste.

Blessé grièvement par un forcené, en service commandé, à cause de la négligence d’un journaliste, Prouteau sera cependant sauvé par des chirurgiens talentueux.

Patron du Groupe, pendant 9 ans, il a toujours privilégié le dialogue et la négociation plutôt que le recours à la force armée qui reste, pour lui, un échec et c’est ce comportement intelligent qui fera son succès et toute la différence par rapport aux autres unités d’élite de la planète. Il intervient en Corse, avec finesse, lorsqu’il interpelle des membres du F.L.N.C. dans un hôtel d’Ajaccio, sans verser une goutte de sang (les Corses apprécient les gens qui ont de l’honneur... même s’ils sont flics).

Grâce à son savoir être et son savoir faire, pendant qu’il dirige le Groupe, il permettra la libération de presque mille quatre cent otages, qui auront la vie sauve et qui lui seront éternellement reconnaissants.

Je pense tout particulièrement à cette petite fille d’origine Malgache prénommée Josiane, qui était retenue prisonnière dans un bus scolaire à Djibouti, avec des dizaines d’autres enfants, et qui est aujourd’hui une belle jeune femme libre et souriante (elle se reconnaîtra)... Prouteau et ses hommes n’oublierons jamais tous ces regards de gosses qui sont restés en vie, suite à leur intervention qui a été un vrai succès.

En 1982, Prouteau est nommé à la tête de la cellule anti-terroriste de l’Elysée par le Président Mitterrand dont il deviendra le "mousquetaire" obéissant, loyal et dévoué pendant 6 ans, car les gendarmes sont des militaires au service de la France et à la merci des différents pouvoirs en place. Quelques années plus tard, il sera nommé Préfet hors cadre et sera malmené par la Justice de son Pays qui ne pourra plus s’en prendre à son défunt Président. Comme d’habitude il fera face, seul, et sera abandonné par le pouvoir politique de l’époque et ceux qui l’avaient adulé. La France est parfois bien ingrate avec ses valeureux Soldats, qu’elle considère comme de vulgaires mouchoirs en papier qu’on jette après usage, ou alors se réfugie habilement derrière le "secret défense" ou la soi-disant "raison d’état" (tout cela n’est que foutaise !)

Malgré ses nombreuses occupations et ses missions de Haut Fonctionnaire d’aujourd’hui, Christian Prouteau est le Président des anciens et amis du G.I.G.N. dont le Président d’Honneur est certainement son plus fidèle ami et grand acteur, Alain Delon. Prouteau perpétue, dans son association, l’esprit du Groupe dont il est le fondateur. Ses compagnons d’Arme se réunissent, une fois l’an, pour une grande soirée placée sous le signe de l’amitié, de la convivialité, du souvenir et de la bonne humeur. Le Préfet (comme l’appellent certains) n’hésite pas à gratter adroitement sa guitare et à pousser la chansonnette, accompagné par son ami Jean-Pierre Danel qui est le fils de Pascal Danel ( chanteur du succès : "les neiges du Kilimandjaro").

Christian Prouteau a su rester un homme bon, simple, généreux et accessible, ne se prenant jamais au sérieux et qui a donné de nouvelles lettres de noblesse à la Gendarmerie qui n’en manque jamais.

Chapeau bas mon cher Christian !