Les Crimes de l’Amour de Jean-Paul Huchon

Les Crimes de l'Amour de Jean-Paul Huchon

Jean-Paul Huchon succède à Michel Giraud dans le box des accusés de la 11ème chambre correctionnelle, son prédécesseur à la tête de la région Île-de-France, et c’est justement pour rompre avec les pratiques frauduleuses d’attribution de marchés publics qu’il avait décidé de renforcer les contrôles à ce sujet, en allant au-delà des exigences de la loi. Il comparaît donc pour prise illégale d’intérêts depuis lundi, jusqu’au 15 janvier, mais déjà les rumeurs de nouvelles affaires le concernant se répandent dans la presse, dans l’Est républicain mardi par exemple. À trois reprises, l’épouse du président du conseil régional a travaillé pour des agences de communication à des prestations de représentation au festival de Cannes, pour lesquelles le détail des appels d’offre font ressortir un traitement de faveur en ce qui concerne la rémunération du régisseur, l’emploi qu’occupait Dominique Le Texier-Huchon, du simple au triple, une différence qui a été gommée, grâce au caviardage des autres soumissions. Libération rapporte également qu’avant sa réélection, Jean-Paul Huchon avait fait la promesse suivante à son épouse : je m’engage à te recruter à mon cabinet avec un contrat Galland, ce qu’il a effectivement fait en avril 2004. Un engagement pris par écrit au dos de la carte d’un restaurant où le couple fêtait noël, qui fut pieusement conservée et qui figure parmi les pièces à convictions. On n’est jamais si bien trahi que par les siens.

C’est le symbole en fait du bonheur conjugal,
Et qui n’a pas rêvé de vivre avec sa femme
Chaque instant de sa vie ? Alors, on le diffame :
Pour nous, le traitement est vraiment inégal.

Recruter son épouse est peut-être illégal
Dans la fonction publique et le faire est infâme,
Mais qui tient le tiroir-caisse et donc nous affame
Dans son commerce, où notre état lui est égal ?

Pour éviter de ces patrons les démesures,
Les statuts de chacun font deux poids, deux mesures
Car on sait bien ce qui soumet les potentats.

Moi, si j’attends aussi de mon élu qu’il m’aime,
Je risque à mes dépens de rester sur le tas :
On n’est jamais si bien servi que par soi-même !