La Loi du Talion serait encore en vigueur au 21ème siècle où l’on se réfère toujours à l’ancien testament qui prévoit une justice expéditive dans le fameux « œil pour œil, dent pour dent ».

On vient de pendre Saddam Hussein, dictateur et criminel (cela va de paire !), comme au Moyen Age. « Et alors ! » pensent certains d’entre vous qui se réjouissent de la mort d’un de leurs congénères. Alors, c’est la preuve irréfutable que nous avons tous en nous le « tatouage » de la cruauté la plus barbare.

Saddam était un sanguinaire de la pire espèce, je vous le concède ! Mais faut-il, à notre tour, assouvir nos instincts les plus vils en se frottant les mains de l’imaginer se balancer au bout d’une corde, dont le nœud coulant semblait être confectionné avec passion (comme dans un mauvais western dont seuls les américains ont le secret). Saddam paraît résigné et se laisse passer la corde au cou pour finir en « gibier de potence », il assume la fin de sa vie décidée par le Haut Tribunal Pénal Irakien qui rend sa Justice sous la pression américaine et l’opinion publique mondiale.

Après le 11 septembre, le monde entier crie vengeance et Bush fils recommence la chasse à l’homme abandonnée par son père. Il faut un coupable et comme on ne peut débusquer rapidement Houssama Ben Laden qui est sûrement bien planqué ou bien protégé, on se lance à la poursuite du premier « arabe venu » qui fait chier le monde, depuis que les colonisateurs anglais lui ont permis d’arriver au pouvoir. On cherche, on trouve, on arrête Saddam, on le juge ou on le fait croire, puis on l’élimine... mais on se trompe « d’arabe ».

Faut-il s’en réjouir ? Pas vraiment !, car à ce moment précis on commet, nous aussi, un crime qu’on légalise pour se donner bonne conscience en se réfugiant derrière la Loi. Est-ce cela l’évolution de la race humaine ?! Je ne cautionne pas les crimes abominables organisés par ce dictateur, mais je lui reconnais des circonstances atténuantes eu égard à la majorité de nos dirigeants politiques planétaires qui cautionnèrent Saddam, en son temps, en n’hésitant pas à fermer les yeux ou à l’inviter officiellement comme Chef d’Etat à l’Elysée, en n’hésitant pas à lui serrer copieusement sa main pleine de sang d’innocents opposants, sous les « flash » des journalistes français et étrangers... les vrais coupables se sont eux, car ils ont engendré un monstre devenu incontrôlable et prétendent n’y être pour rien.

Avec la mort de ce dictateur, on vient de donner de la viande aux lions que nous sommes, afin de calmer notre soif de sang et notre désir de vengeance... et pour nous faire oublier tout le reste des dictateurs terrestres encore au pouvoir.