Clearstream, et ça repart !

Clearstream, et ça repart !

Le feuilleton judiciaire Clearstream dont on attendait les conclusions des juges d’Huy et Pons après la trêve des confiseurs n’en finit pas de rebondir. À peine le Premier ministre est-il sorti de son audition marathon le 22 avril à trois heures du matin, que sa teneur est imprimée sur les presses du Monde et de l’Est républicain, où Nicolas Sarkozy relève une incohérence à laquelle il oppose un démenti catégorique : la note du général Rondot où il est écrit si nous apparaissons, le PR et moi, nous sautons, rédigée en juillet 2004, se réfère selon Dominique de Villepin à une conversation qu’il a eue avec l’intéressé en octobre 2004. On pouvait imaginer que le premier révèle au cours de l’audition de nouveaux éléments qui auraient plombé la campagne de Nicolas Sarkozy, mais il s’est borné à défendre son point de vue, à savoir que les enquêtes diligentées par ses soins l’étaient dans le cadre de ses fonctions. On pouvait plus raisonnablement penser que la procédure se solde par l’inculpation de seconds couteaux, tels que Florian Bourges ou Denis Robert, qui se sont mêlés d’un pataquès trop important pour eux, et que les politiques mis en cause soient exonérés de toute espèce de poursuite. Il n’en est rien. Par la voix de son avocat, Me Herzog, il a contre-attaqué juste avant le réveillon de noël en s’inscrivant en faux par rapport au témoignage du chef du gouvernement.

On croyait tous que cette affaire était finie
Et qu’on n’aurait demain plus que des rogatons
Quand le Premier ministre a fait des marathons
Un exercice absurde avec un grand génie.

Son adversaire a lu ses propos, mais lui nie
Avoir dit pour de vrai ce qu’il dit à tâtons
Du sens de ces mots forts, retranscrits : nous sautons !
Alors son témoignage est une ignominie...

Qui aurait cru jeudi que l’homme attaquerait
Après cette audition, comme un chien en arrêt ?
Relancer ce dossier, on dirait que ça presse...

Au fond, quelle attitude avoir face au public
Quand tout, le lendemain, est paru dans la presse,
Si l’on n’a pas déjà montré un flair de flic ?