Le mouvement antilibéral auquel la campagne référendaire de l’année dernière a donné corps a fait long feu. Si Marie-George Buffet a logiquement bénéficié de l’appui logistique et du soutien des militants communistes qui formaient le gros des troupes au sein des comités antilibéraux constitués à l’initiative du Parti communiste, remportant plus de 86% des suffrages pour l’investiture, un consensus n’a pu être établi chez l’ensemble des adhérents. Signalons pour mémoire que la Ligue Communiste Révolutionnaire et Lutte ouvrière ont depuis plusieurs semaines décidé de faire bande à part, ce qui a ouvert une première brèche dans un front hétéroclite, rassemblant communistes, altermondialistes, radicaux libertaires et bien sûr, individualités hautes en couleur et fortes en gueules. La semaine dernière, José Bové avait jeté l’éponge en bougonnant, alors qu’un second scrutin était organisé pour définir de nouvelles lignes de partage, mais la minorité qui avait réussi à mobiliser la tribune a été déboutée à nouveau. De fait, le passé stalinien du Parti communiste a lourdement plombé les relations entre les différentes tendances du mouvement, et nuira forcément à son avenir incertain. Clémentine Autain, qui apparaissait comme un challenger valable à la candidature de Marie-George Buffet, a immédiatement déclaré qu’elle ne soutiendrait pas cette dernière, ni pour les présidentielles, ni pour les législatives à suivre au mois de juillet.