La Vie d’Artiste

La Vie d'Artiste

Johnny Halliday accumule les déboires : opposé à son ancienne maison de disques Universal, qu’il a quittée en 2004, il ne pourra récupérer les droits dérivés sur son nom et son image, ainsi que les enregistrements originaux qu’il a effectué depuis 1961 avec elle. L’affaire était considérée comme cruciale par le monde de la musique, notamment après le jugement de première instance, qui, s’il avait été confirmé, aurait pu modifier les rapports de force entre les artistes et leur producteurs. En août 2004, le conseil prud’homal l’avait confirmé dans ses droits, mais l’Union des producteurs phonographiques français indépendants et surtout le Syndicat national de l’édition phonographique, qui regroupe 40 maisons de disques, dont les majors s’étant portés solidaires d’Universal, avaient gagné en appel. Dans son arrêt rendu mercredi, la Cour de cassation a estimé légitime et exact le jugement d’appel : sauf disposition contraire résultant de l’accord des parties, la résiliation, d’un commun accord, du contrat d’enregistrement exclusif, n’y met fin que pour l’avenir, de sorte qu’elle n’a pas pour effet d’anéantir rétroactivement les cessions antérieurement intervenues sur les enregistrements réalisés en cours de contrat. C’est donc une façon de voir les choses traditionnelle qui prévaut toujours en ce qui concerne les relations entre un artiste et son éditeur, tout comme l’avait fait valoir le ministre de la Culture au début de l’année avec sa loi portant sur les téléchargements sur Internet qui avait provoqué une véritable levée de bouclier dans l’opinion publique. Il est vrai que Johnny est un cas à part, la société Universal dénonçait le procès de l’ingratitude et soulignait que c’est Johnny Hallyday lui-même qui avait sollicité son aide, alors que, selon elle, il refusait de payer ses impôts et multipliait les dépenses somptuaires.

La Cour de cassation a débouté l’artiste
Qui réclamait un droit sur ses originaux,
Le chanteur en rupture est tombé sur un os
Puisqu’en dépit des mœurs, le juge est dogmatiste.

Il fait un nœud avec son mouchoir de baptiste
De ce magot qui va devant les tribunaux
Garnir la poche en or des producteurs finauds,
Car la vedette a bien paru je-m’en-foutiste !

Jamais un jour les doigts de pied en éventail
Ou vous serez perçu comme un épouvantail :
Harassant, le travail n’est pas un patrimoine.

Ne vous endormez pas sur le dernier repas,
N’espérez pas de gain de votre ardeur de moine,
Youpi ! Ce qui est fait ne vous appartient pas.