A la télévision, dans la politique, dans la chanson, dans les affaires, dans le monde artistique, plus personne n’a honte de ses préférences sexuelles par contre sur les gazons de France et de Navarre, on maudit les comportements trop « féminins » et sensibles et l’on n’hésite pas à traiter de « pédé » tout joueur en mauvaise forme ratant un but facile ; bienvenue dans un monde de brutes !

Il semblerait en effet qu’à ce jour, le Football soit le dernier refuge de l’hétérosexualité. On ne peut pas imaginer que le sport national numéro un du pays du Fromage et du Vin rouge soit assimilé à cette particularité sexuelle qui est l’insulte suprême pour le français moyen qui pète, rote, boit de la bière, et connaît par cœur les classements des championnats et mieux encore les stars du porno.

C’est bien connu quand on est footballeur, on s’achète des voitures de sports, on fait de la pub pour les yaourts en chantant faux comme Robert Pirès, on s’exprime mal et on s’affiche avec un mannequin ou une présentatrice potiche de la télévision. C’est clair sur Canal Plus ou ailleurs, un Football plus gay ferait moins rêver le pochetron chauvin ou l’amateur éclairé du samedi soir et on serait obligé de virer manu militari notre bon vieil homophobe de service, l’odieux Thierry Roland, et cela c’est proprement inacceptable.
Les arguments ne manquent pas, ils sonnent comme des brèves de comptoir imbibées en lisant « l’Equipe », il faut penser à la jeunesse, cela ne serait pas sain pour la France profonde que les jeunes enfants s’identifient à des héros dont le jeu de jambe serait plein d’ambiguïté. Non c’est décidément bien plus commode de bannir ces « idées-là » du sport roi, le public phare du football n’accepterait pas.

Pourtant, les Footballeurs sous l’impulsion des rugbyman commencent à poser seuls ou en groupe nus ou à moitié nus dans des calendriers achetés par homos et hétéros. C’est un premier signe de changement dans les mentalités, mais il y a encore du boulot pour rendre ce sport plus tolérant et surtout moins hypocrite.
Car comme partout, il y a des homos dans les vestiaires, sur les terrains, chez les arbitres et dans le personnel d’accompagnement. Un des plus grand footballeur français de tous les temps a quitté sa femme il y a quelques années pour un autre monsieur très connu et personne n’en parle jamais. Il faudrait peut-être qu’on arrête, une bonne fois pour toute, de tout mélanger. En quoi, un footballeur qui aime les hommes serait-il moins performant sur le terrain, en quoi cette idée est dérangeante d’une manière ou d’une autre ? Il est de bon ton de prendre de la drogue dans le Football, le dopage est devenu une banalité, un quotidien quasi-normal mais le dernier bastion reste ce sujet épineux.

C’est un problème culturel, le sport des cours de récré a ses codes, ses magouilles et le culte de l’amitié virile mais pas trop, faut pas dépasser les bornes. Il serait bon de renverser un peu cette institution toute puissante, de voir éclore une vraie personnalité tolérante et positive, un Robbie William en grandes chaussettes qui « tirerait » le Football vers le haut.
Je rêve d’un match de football relooké par Jean-Paul Gaultier où le kilt remplacerait les shorts moulants, un monde du divertissement où le libre arbitre remplacerait l’homme en noir ! ! !