Mauvais Sang

Mauvais Sang

En visite durant le week-end sur le théâtre d’opérations d’Afghanistan, Michèle Alliot-Marie a rendu public la décision du gouvernement français de retirer les forces spéciales déployées par la France au début de l’année prochaine, première étape d’un désengagement de l’action militaire dans ce pays : la réorganisation de l’ensemble du dispositif vise à permettre aux forces afghanes d’assurer elles-mêmes la stabilisation et la sécurité de leur propre pays a-t-elle déclaré enfin, comme pour montrer que la doctrine en la matière avait évolué. La coalition mise en œuvre sous l’égide de l’OTAN n’a pas réussi à repousser les talibans de manière durable, elle est actuellement en proie au doute quant au bien-fondé de son action et a dû se réorganiser complètement à la fin de l’été. D’autre part, aux succès engrangés au début de son action contre les bases arrières des terroristes d’Al Kaïda ont succédé l’enlisement et la lassitude, la situation de la population n’a pas vraiment évolué, la culture du pavot s’est étendue, le pouvoir local est plus que jamais en butte à la corruption et à l’incompétence. La ministre de la Défense a déclaré que les forces armées afghanes allaient désormais faire une partie du travail qui était accompli depuis quatre ans par les éléments français, chapeautés par une trentaine d’instructeurs français, avec le soutien logistique des mirages 2000 basés au Tadjikistan. L’armée afghane dispose de quelque 36.000 hommes, formés par des instructeurs français, américains et britanniques. Ils devraient être 70.000 d’ici à 2009, mais elle est aussi sous équipée.

Il vaut mieux s’en aller avant que ça nous pète
À la figure ! Après quatre ans d’efforts flambants,
On n’en a pas fini avec les talibans
Qui font craindre aussi bien une autre entourloupette.

Le peuple est las de nos soldats, et ça rouspète
De plus en plus dans la région sous les turbans,
Les résultats sont loin d’avoir été probants,
C’est vrai qu’on doit partir sans tambour ni trompette.

Le mot d’ordre aujourd’hui est partout au retrait,
Irak, Afghanistan : on peut tirer un trait
Sur la croisade avec les rébellions obscures.

L’heure est en ce moment à la négociation,
Trouver un bon moyen d’estimer les postures
Pour espérer plus tard un retour d’affection.