Rencontre avec l’indémodable Marcel AMONT

Rencontre avec l'indémodable Marcel AMONT

Marcel Amont est, sans aucun doute, l’homme du moment, il fait son grand retour médiatique avec un disque exceptionnel et il va triompher à l’Olympia le 17 Janvier 2007. C’est un garçon plus jeune que jamais et avec une énergie remarquable que j’ai rencontré il y a quelques jours et qui m’a fait voyagé dans ses souvenirs tous plus mémorables les uns que les autres ; il m’a aussi fait comprendre qu’il était toujours dans l’air du temps et qu’il était devenu le roi du "Décalage horaire" musical. C’est d’ailleurs le titre fort à propos d’un nouvel album de chansons et de duos qui est un vrai coup de coeur pour nous et que nous avons envie de vous faire découvrir ! Musique.

Avant de parler de votre actualité du moment, nous allons revenir sur votre carrière passée si vous le voulez bien mon cher Marcel... comment tout cela a t’il commencé ?

Oui, allons-y Vignale, je reconnais que je suis devenu un peu cabot et que j’adore me raconter et partager tous ses souvenirs. Après des études au conservatoire d’art dramatique de Bordeaux, je suis monté à Paris à vingt-deux ans, jacobinisme oblige.

Je jouais du Saxophone, j’étais fou de Jazz, je mettais le Jazz au-dessus de tout à cette époque.

Très vite, je suis devenu ce qu’il est convenu d’appeler une Vedette, dont la renommée explosait les frontières car je chantais alors en huit langues !
En 1957 j’ai même été Grand prix du disque en même temps que Gainsbourg !

En 1962, je me suis produit 100 jours de suite à Bobino. J’ai mis en musique deux textes de Brassens, qui ont donné le "Chapeau de Mireille". J’ai eu une carrière à la télé en étant l’animateur de l’émission Toutankhamont en 1974.

Mais la gloire et le pognon, c’est bien beau mais j’avais besoin d’autre chose, pour combler une vie privée pour ainsi dire ratée.

A quarante-sept ans, j’ai abandonné donc mon existence de patachon pour épouser la magnifique Marlène. Sont arrivés deux enfants (ndlr : dont la belle Romélie avec qui il chante en duo dans son nouvel album). J’ai changé de vie, endosse le rôle de mari et de père et suis devenu du coup complètement has been dans l’Hexagone.

J’ai, pourtant, continué les tournées dans les pays francophones et sur des croisières. Les gens de ma génération venaient encore me voir : assez de personnes "démodées" pour former un public ! J’ai exercé ainsi mon métier jusqu’à 70 ans passés en n’étant jamais à la mode, toujours en décalage.

Est-ce qu’elle est vraie cette légende qui dit que c’est vous qui avait été le premier chanteur français à vous produire sur scène avec des danseuses ?

Oui on peut dire cela. J’avais vu ce principe sur les scènes londoniennes. C’était plus précisément des chanteurs qui étaient accompagnés de choristes qui dansaient. L’idée m’a plu et j’ai fait la même chose dans mes spectacles.
Claude François a suivi l’idée mais il l’a amélioré en embauchant à ses côtés des danseuses professionnelles alors que les miennes étaient plus chanteuses que danseuses même si elles se trémoussaient bien.

Je crois savoir que la fameuse manière de marcher qui a rendu célèbre Aldo Maccione, c’est une mimique de scène qu’il vous a piqué... là aussi vous confirmez ?

Oui c’est exact, Aldo qui était un jeune comédien venait me voir souvent en spectacle et j’avais inventé cette marche en avant si particulière et un jour il m’a demandé q’il pouvait l’utiliser pour lui... vous connaissez la suite, cela lui a porté chance...

Depuis 20 ans pourtant, bien que vous n’ayez jamais renoncé à faire des tournées et des shows, vous étiez absent des médias ?

Oui pour les médias, pendant cette période, j’ai été parfaitement inexistant. Ce n’est pas qu’ils avaient une dent contre moi. (quoi que j’ai payé un peu mon engagement politique à Gauche avant 81).

Mais quand on leur parlait de Marcel Amont, la réaction la plus courante était : "Ah bon, il n’est pas mort ?" Le peloton de tête m’avait distancé, je jouais désormais en quatrième division.

Les personnes que je croisais me félicitaient dans la rue : "Ah ! Le Mexicain basané, c’était le bon temps !" sans rien connaître des chansons écrites depuis. Pendant ces vingt ans de purgatoire - tout à fait vivables ! -, je me disais : "Tu as une famille formidable ! Impossible, comme dit l’adage, d’avoir le beurre et l’argent du beurre ! Et en ce qui concerne ta carrière, les carottes sont cuites !".

Et puis, il y eut l’exemple, déclencheur, d’Henri Salvador, dont plus personne ne voulait : son "Jardin d’hiver" s’est vendu à 1,6 million d’exemplaires ! Une véritable percée dans la muraille de Chine ! Je me suis dit : "Pourquoi pas moi !". Le secret c’était, s’ouvrir à d’autres générations, faire des duo, travailler avec des jeunes.

A la fin de l’album, votre dédicace remercie "tous ceux qui ont fait de ce rêve tardif une réalité plein de promesse" ...

Les personnes qui croyaient en mon retour, me disait : "Entoure-toi de jeunes !" Je râlais : "Allez me les chercher vous-même ces jeunes ! Je suis un ringard ! Ils ne voudront jamais travailler avec moi."

Et puis, de jeunes artistes me furent présentés. Parmi eux, le compositeur Philippe Loffedo connaissait Agnès Jaoui, qui a accepté, à ma grande surprise, de faire un duo avec moi (Décalage horaire). Cette fille est formidable, je suis très admiratif de tout ce qu’elle fait.

Mon moral a fait un bond. Plein de confiance, j’ai proposé un duo à Gérard Darmon et j’ai osé chanter avec ma fille Romélie.

Et j’ai signé chez Dreyfus, chez qui nous sommes cet après-midi, le label de Biréli Lagrène et de Marcus Miller. Cette aventure, ce n’est que du bonheur !
Rendez-vous le 17 à l’Olympia et sur mon site Internet !


Marcel Amont et Frédéric Vignale lors de l’enregistrement de "L’Arène de France" sur France 2, en novembre 2006


Marcel AMONT sur le Net

Marcel Amont, Décalage horaire (Dreyfus) 2006
Concert à Paris (Olympia) le 17 janvier 2007

Marcel Amont, Décalage horaire (Dreyfus) 2006
Concert à Paris (Olympia) le 17 janvier 2007