Eux c’est Nous

Eux c'est Nous

C’est le monde à l’envers : alors que Nicolas Sarkozy reprend un thème de campagne qu’on croyait dévolu à Jean-Marie Le Pen, le leader du Front national a préparé des affiches qui rappellent la France black, blanc, beur. Fort de son expérience au ministère de l’Intérieur, le candidat de la rupture envoie un signal fort en prévoyant la nomination d’un ministre de l’Immigration : la France est un pays ouvert mais pas un terrain vague où l’on s’installe au gré du vent. Il précise que les reconduites à la frontière ont doublé en trois ans, et qu’elles allaient s’accroître encore, invitant les Français à plébisciter une rupture qui est le résultat direct de notre politique de fermeté et de rigueur. Le candidat d’extrême droite quant à lui, entend prendre en compte les difficultés des Français d’origine immigrée face aux problèmes de cohésion sociale. Il a fait parvenir à ses fédérations une série de six visuels à 750.000 exemplaires, parmi lesquels on pourra voir une jeune femme au teint mat, au look branché, qui paraît nous dire droite, gauche, ils ont tout cassé. Étrange retournement de tendance, amalgame évident et mélange des genres dont personne au fond, n’est dupe.

On n’a pas vu tous les visuels de la campagne
Que déjà le premier me fait froid dans le dos :
Voudrait-on de nouveau attirer les badauds
Avec la haine au fond du cœur qui l’accompagne ?

Aux murs, on aurait mis un nègre avec un pagne
Que ça serait pareil, le plus nul des cadeaux
À tous ceux qui pourront faire envie aux ados,
Prêts à sabrer des cous plutôt que le champagne !

On a eu les Polaks, les Ritals, les Portos,
Et maintenant, on va ressortir les couteaux
Plutôt que de tenter d’apprendre à vivre ensemble.

Ce territoire est-il le mien vraiment ? Tu sais
Là, je m’intègre au corps social qui me ressemble,
Moi non plus, je ne suis pas tout à fait français.