Le général Pinochet est mort dimanche après-midi (14 :15, heure locale) à l’hôpital militaire de Sntiago du Chili, après avoir été admis à nouveau en soins intensifs pour un infarctus du myocarde et un œdème pulmonaire. Après avoir renversé en septembre 1973 le président Salvador Allende à l’issue d’un coup d’État où ce dernier a trouvé la mort, les armes à la main, le général, tout juste promu commandant en chef de l’armée, gouverne le Chili d’une main de fer à la tête d’une junte militaire. Avec l’appui de la CIA et de grandes entreprises transnationales américaines, il s’emploie à éliminer l’opposition progressiste dans son pays et en Amérique latine. À l’occasion de son dernier anniversaire, il avait publié un communiqué où il disait assumer la responsabilité politique des actes commis lors du putsch qui l’avait porté au pouvoir, faisant valoir que son seul objectif avait été d’empêcher la désintégration du Chili. On estime que 3000 personnes ont disparu ou ont été liquidées de son fait. En 1986, il échappe de peu à un attentat, et deux ans plus tard, il remet son mandat en jeu par voie référendaire au peuple chilien qui, las des années de plomb sous lesquelles il a vécu pendant quinze ans, le désavoue. Mais le dictateur a prévu de nombreux garde-fous pour se protéger des représailles. Poursuivi pour assassinat et fraude fiscale, il a réussi plusieurs fois à échapper à la justice en arguant de son grand âge. Le général Pinochet avait eu 91 ans le 25 novembre dernier.