Vincent aurait-il tout inventé ? Pas si sûr. Avant de nous livrer ses mots, il a travaillé dans ce milieu « prestigieux ». Qu’a-t-il imaginé alors ? Le nom de ses personnages, sans doute, ou celui de l’entreprise qu’il a baptisée Fersen. Faire scène... Et c’est bien de cela qu’il s’agit.

L’histoire :

Un jeune homme sortant tout juste de sa grande école se retrouve embauché dans le plus grand cabinet conseil de Paris parce qu’il partage avec le président la même passion pour Wagner. Sa naïveté va l’aider à survivre dans ce milieu où tous les coups bas sont permis. Mais Antoine de Linote n’a pas une aussi petite tête que son nom pourrait l’indiquer, il apprend vite.

Or donc, l’auteur nous dit que l’entreprise Fersen possède aussi des ramifications jusqu’aux USA. Tous ceux qui y travaillent sont vêtus de costumes hors de prix, de robes de créateurs haute couture, reçoivent des salaires mirobolants et exècrent les petites gens. Chacun n’a de cesse que de gravir les échelons pour se rapprocher au plus près du président et être à la droite du seigneur. A moins que ce ne soit à la droite du saigneur ? Et tout ce joli petit monde parfumé luxueusement, mangeant élégamment des petits fours en sirotant du champagne, se creuse l’esprit pour inventer les scénarios les plus tordus afin d’écraser son voisin.

Petitet est insolent. Pour l’avoir vécu de l’intérieur (il a été consultant), avoir observé les comportements de ce milieu élitiste -le monde du conseil et celui des affaires- et y avoir croisé d’importants dirigeants et des hommes politiques de tout bord, il connaît très bien son sujet. Si j’ajoute que c’est Costa-Gavras (« Z », « L’aveu », « Le couperet ») qui l’a encouragé dans son projet de roman...

Les nettoyeurs, Vincent Petitet, édition JC Lattès