Sacrée Soirée

Sacrée Soirée

Pour faire un coup monté, il ne s’y serait pas mieux pris. Empêché par les chiraquiens d’annoncer sa candidature à la suite de l’investiture de Ségolène Royal par son parti, Nicolas Sarkozy remettait à la question vendredi dernier les mots qui lui brûlait les lèvres à la semaine suivante : ma réponse est oui. Certains de ses conseillers lui avaient finement suggéré de confirmer ses ambitions le mercredi 29 novembre, pour faire un vilain cadeau d’anniversaire à Jacques Chirac, mais de la part du candidat à la rupture, l’affront eut été avéré. Mardi, on apprenait qu’il serait présent jeudi soir dans l’émission politique d’Arlette Chabot sur France2. Le lendemain, alors que le président de la République soufflait ses 74 bougies sur le gâteau présenté par son homologue de Lettonie, Nicolas Sarkozy s’entretenait en grande hâte avec des journalistes de la presse quotidienne régionale en vue de faire paraître une interview jeudi matin dans la PQR, avec en prime une surprise, assurait-on dans les milieux autorisés. Pour autant, aucun titre n’avait été démarché pour la publier, aussi le procédé ne s’est pas révélé du goût des patrons de presse. C’est donc en début de soirée que hier, les internautes ont pu lire ces mots que l’ont attendait tous sur le site Internet de Libération. Happy birthday, Mister President !

Surprise ? Au fond, l’annonce a l’air d’un cafouillage
Elle a paru avant son heure, un coup foireux
Qui pour un candidat n’est pas très rigoureux ;
Mais là, c’est dit, on se fout bien de l’habillage !

Il veut nous emmener dans son prochain voyage,
Surtout pour ceux pour qui rien n’est jamais pour eux
Et pour son grand rival, simplement "d’être heureux",
Mais n’entend pas montrer qu’il est dans son sillage...

Les rédacteurs en chef seront un peu déçus
Car on s’est tous dès qu’on l’a su jetés dessus
Pour la voir sur le site on aurait fait cortège.

L’info a fait le tour déjà, l’homme est serein :
Tout lui est bon mais il n’est pas si fin stratège,
Car il ne suffit pas d’occuper le terrain.

Pour voir l’interview "pirate" sur le site de Libération :