Thierry Amiel, un Bowie à la française

Thierry Amiel, un Bowie à la française

Le moins que l’on puisse dire est que ce jeune chanteur français est pugnace. Il en veut depuis le début. Heureusement pour lui, il n’a pas participé à la Star Ac’. D’ailleurs avec une voix comme la sienne, comment aurait-il pu en être autrement ?

Thierry Amiel chante. Et juste. Sa voix s’étend sur plusieurs octaves et comme il la maîtrise parfaitement bien, il peut en jouer comme d’un instrument docile.

Après avoir étudié le piano et le violon, Thierry a participé à de nombreux concours jusqu’à décrocher le premier prix du concours national de la chanson française, le trophée Gainsbourg. Quasiment à la même époque, il est sélectionné pour participer à l’émission de télé crochet de M6 « A la recherche de la nouvelle star ». Les professionnels ne s’y trompent pas, il est signé par Christophe Lamégnaire, directeur de BMG.

Aujourd’hui, après 3 ans de silence, l’artiste revient sur le devant de la scène. Son album éponyme risque de faire sérieusement vaciller la scène française. De plaisir.
Les premières notes de « Réveille-toi » nous éveillent les sens. La voix est tout d’abord grave pour s’envoler puissamment « Entre ici là Tu oublieras Tes soucis, vois La vraie vie a Le cœur qui bat Sacrifie-toi Signe ici Et abandonne tout de ta vie ». D’emblée nous sommes catapultés dans un univers tout en clair-obscur, les sons électroniques se mélangent au piano et sa voix nous raconte son besoin d’émancipation. « Réveille-toi », la bien nommée.

Eveillés, les sens aux aguets, nous sommes ouverts pour l’écoute de « Un jour parfait » écrite par Axelle Renoir. « Ce soir Je rêve de toi. Je sais qu’on ment Je sais qu’on sait. Est-ce que tu pleures ? Est-ce que tu ris L’inévitable me sourit Comment ne pas te dire. C’est un jour parfait » C’est beau. C’est parfait. Et voilà que déboule « Cœur sacré » de Daniel Darc. Le son rappelle celui des années 80. Et Thierry nous chante les désillusions de Daniel « Pas un mot, pas un cri J’aimerais tellement, j’aimerais tellement rien ne vient pourtant C’est écrit Sur ta peau Comme un cœur Sacré tatoué, l’amour peut-il durer toujours Crois-tu vraiment à l’amour ? »

A peine remis émotionnellement, Thierry nous porte une nouvelle estocade avec cette magnifique ballade de Françoise Delpeyroux « De là-haut ». Le temps est à la rupture « De ce temps-là, je n’entends plus ma voix De ce temps-là, je ne guide plus mes pas De ce temps-là, je sais que je vais mais ne marche pas Sans aucun repos, j’avance puisqu’il le faut De là-haut peux-tu si les mots sont plus beaux ? Peux-tu me dire si l’air est aussi chaud ? Est-ce que tu le sens, est-ce que tu m’entends ? » Frissonnant !

Capable de frôler les profondeurs comme de toucher les nuages (« L’amour au ciel » de Laurent Loscarret), (« Qu’on en finisse » co-écrite avec Axelle Renoir »), Thierry Amiel se révèle double : mi-ange, mi-démon, tout comme l’illustre David Bowie à qui certains l’ont déjà comparé.

Thierry Amiel, Thierry Amiel, Sony

Le site officiel de l’artiste