Biyouna, blonde dans la casbah

Biyouna, blonde dans la casbah

Comment décrire cet album extraordinaire ? En revenant tout d’abord sur le parcours de Biyouna. Biyouna est née dans les quartiers populaires d’Alger et a été élevée plus précisément dans celui de Belcourt. Elle parle donc l’algérois : moitié arabe, moitié français.

Petite, elle préférait faire l’école buissonnière pour aller apprendre à danser que fréquenter les bancs de l’école. Plus tard, à l’adolescence, elle participera à de nombreux feuilletons télévisés et participera à deux films. Le terrorisme qui règne ensuite sur l’Algérie empêche sa carrière de comédienne de progresser.

Un premier album passe pratiquement inaperçu. La voici de retour avec Blonde dans la casbah. La comédienne est enfin devenue chanteuse à part entière et surtout, une formidable interprète. Elle qui se décrit facilement comme un pitre sait laisser passer une certaine fragilité.

Biyouna possède un vrai appétit de vivre et cela se sent lorsqu’on l’écoute chanter. Ses chansons sont de petites histoires réalistes comme, par exemple, « Une blonde platine dans la casbah », dans laquelle elle évoque Djamila, sa mère ; ou quand elle nous raconte les derniers instants qu’une maîtresse passe avec son amant qui va bientôt se marier (« Demain tu te maries ») ; ou encore, quand elle explique avec un humour décapant qu’elle aime les coyotes (« Les coyotes »).

A noter trois duos d’exception : « Merci pour tout (c’que j’n’ai pas) » chanté avec Didier Wampas ; « Bismilah » avec Malia et « La man » avec Christophe.

Un album mâtiné de châabi, de rock, de ska et de swing. Du pur délire ! Ne passez surtout pas à côté de sa voix rauque !

Biyouna, Blonde dans la casbah, Naïve