Dommage Collatéral

Dommage Collatéral

Les élections de mi-mandat sont d’ores et déjà un cuisant revers pour George W. Bush, même si l’on est encore en attente des résultats du Montana et de Virginie, où des écarts portant sur moins de 1% des voix obligent à recompter les bulletins. Les démocrates sont assurés de la majorité à la Chambre des Représentants avec 226 sièges sur 435, une situation inédite depuis 1994. Le Sénat basculera peut-être dans leur camp après l’attribution des 2 mandats en ballottage, ce qui ouvrirait les portes du Congrès à l’opposition. Pour le Président, c’est le coup de pied de l’âne. Réélu plus confortablement que pour décrocher son premier mandat, il va maintenant devoir apprendre à composer, à négocier avec le Congrès, à passer des compromis. Depuis 2002, un seul parti contrôlait l’exécutif comme le législatif. Seul le judiciaire échappait à cette emprise et encore la Cour suprême était-elle, de peu il est vrai, dominée par les conservateurs. La concentration des pouvoirs a été favorisée par les attentats du 11 septembre 2001 et la lutte contre le terrorisme. Pour autant, la campagne s’est déroulée sur les problématiques locales, les scandales et la corruption semblent avoir joué un rôle particulier dans le choix des électeurs, mais c’est surtout le poids de la guerre en Irak qui s’est imposée aux esprits lassés par un conflit dont le retentissement est de plus en plus perceptible dans la vie quotidienne des Américains. George Bush a immédiatement pris la mesure de sa défaite, et des enjeux des deux ans à venir à la tête de la première puissance économique et militaire mondiale, en demandant au secrétaire d’État à la Défense, Donald Rumsfeld, de démissionner. Il apparaît ainsi comme une nouvelle victime collatérale d’une guerre qu’il avait fortement contribué à déclarer.

Le pouvoir en place a perdu les élections !
On sait que depuis peu la Chambre est démocrate,
Le cru de cette année est un mauvais picrate
Pour le chef de l’État qui voit bien les sanctions :

On sent qu’il est passé, le temps des exceptions,
Il ne peut plus, dès lors, agir en autocrate,
Le soir même est viré le premier bureaucrate,
Son mentor le plus noir pour les inquisitions.

Évidemment, la guerre a plombé la campagne,
Alors le Président s’est retrouvé en pagne
Devant un peuple hostile à son entêtement.

Ses soldats vont rentrer plus tôt à ce qu’il semble,
Puisqu’il propose à ses rivaux très hardiment
Sa main tendue afin de travailler ensemble.