Le Bon Choix

Le Bon Choix

C’est enfin le jour de gloire pour Lionel Lemonchois, qui doit arriver ce matin à Pointe-à-Pitre en pulvérisant le record de vitesse de la route du rhum, une des courses au large les plus prestigieuses. Il met alors un point d’orgue à une carrière de second talentueux, passée dans l’ombre des grands navigateurs, à préparer leurs bateaux ou à naviguer sous leurs ordres. Équipier apprécié, il améliore le record New York-San Francisco avec Isabelle Autissier en 1994 ou celui du trophée Jules Verne avec l’équipage Orange II de Bruno Peyron en 2005. C’est dès 1989 que Lionel Lemonchois se distingue dans les courses au large, en participant à la Mini-Transat avec un prototype réalisé par ses soins, où il termine à la 11ème place. Plus à l’aise sur les plans d’eau que pour faire antichambre chez les sponsors, il campe sur le circuit du Figaro qui permet de courir avec des budgets réduits, et se fait remarquer par les skippers de renom, comme Karine Fauconnier avec laquelle il gagne la Transat Lorient-Saint Barthélemy en 2000, ou Pascal Bidégorry qui l’emmène dans la Transat Le Havre-Salvador de Bahia en 2005. La route du succès paraît s’ouvrir en 2001, lorsqu’il intègre l’équipe du baron de Rothschild comme skipper du Team Gitana mais il doit s’en séparer en 2003, après un premier abandon dans la route du rhum en 2002 pour fortune de mer. Il est rappelé cet été pour piloter le nouveau Gitana 11, un bateau dont les performances dépassent toutes les espérances. En effet, cette fois-ci, c’est la bonne !

Je t’envie aujourd’hui, seul au milieu de l’eau,
Mais près du but aussi et des gens sur la côte
Guettant ta voile au loin avec l’œil qui picote,
Pour accueillir si tôt ton record en solo.

Ton bateau, pour ce faire est un sacré vélo
Qui va plus vite encore, et les flots asticote,
Le temps pour moi de faire à point une entrecôte
Ou bien de mettre un mot au bout de mon stylo !

Tu as foncé tout droit, le vent dans la voilure
Et à mi-course au mieux, tu ralentis l’allure
Pour éviter de prendre en tête un gros carton.

Ce serait bête, après ce temps passé dans l’ombre
À tous les coups ronger son frein sur le ponton,
De ne pas tout prévoir pour gagner sans encombre.