Théâtre : L’IMPORTANCE D’ETRE CONSTANT

Théâtre : L'IMPORTANCE D'ETRE CONSTANT

Dès le début de L’Importance d’être constant, un des principaux
personnages, Algernon Moncrieff (Lorant Deutsch) réclame ce dernier
avec insistance comme si sa survie en dépendait ! D’emblée nous sommes
transportés avec cette pièce dans un univers décalé... Celui de la haute
société victorienne de la fin du XIXe siècle. Quelque part entre
Londres et campagne pluvieuse.

Un sandwich au concombre !

L’auteur du Portrait de Dorian Gray avait d’ailleurs judicieusement
intitulé son œuvre « comédie frivole pour gens sérieux ».

Qui sont les protagonistes ?

Il y a les deux jeunes hommes mondains, l’un sans le sou (Moncrieff),
l’autre fortuné (Jack Worthing), interprété par Frédéric Diefenthal.
Le premier aspire à fuir la ville ; le second, la campagne. Il y a
aussi une tante, à la fois tendre et cynique, qui pérore sur les
bienfaits et malheurs du mariage. Un rôle interprété avec panache par
Macha Méril !

La distribution s’enrichit d’un chanoine philosophe, d’une gouvernante
rigolote et de deux jeunes filles naïves à la recherche d’un certain
Constant...

L’intrigue, légère, repose sur de nombreux effets vaudevillesques.
Dans un décor à la fois discret et élégant - celui de Pace - nous
voyons évoluer sur scène cette petite tribu fin de siècle. En toute
intimité, les personnages de L’Importance d’être constant expriment -
dans une simultanéité désarmante - tout et son contraire. Au fil du
déroulement de la pièce, les personnages paraissent moins
caricaturals, plus humains...

Peut-on parler de syndrome de Janus ? Pierre Laville exprime un point
de vue intéressant : « Les personnages de L’IMPORTANCE D’ETRE CONSTANT
courent après eux-mêmes, transgressent leur rôle social. » Donc une
comédie marquée sous le signe de l’ambivalence, mais d’une limpidité
incroyable.

En effet, le jeu théâtral est d’une efficacité redoutable : rapide,
enjoué, curieusement convivial...
Bref, une adaptation des plus réussies, enrichie par une brochette de
comédiens remarquables.

Théâtre Antoine, 14 boulevard de Strasbourg 75010 Paris

Du mardi au vendredi à 20 h 30 - samedi 17 h et 21 h - dimanche 15 h 30. Jusqu’au 3 décembre 2006

L’IMPORTANCE D’ETRE CONSTANT, nouvelle version et mise en scène de
Pierre Laville, d’après la pièce d’Oscar Wilde

L’IMPORTANCE D’ETRE CONSTANT, nouvelle version et mise en scène de
Pierre Laville, d’après la pièce d’Oscar Wilde