Devine qui vient dîner ce soir ? Vendredi, les 25 dirigeants de l’Union européenne se sont réunis à Lahti, en Finlande, pour préparer le message qu’ils adresseront à Vladimir Poutine qui les rejoindra pour le repas. Cette conférence informelle a des airs de guet-apens, mais il s’agit d’élaborer les grands traits d’une politique énergétique commune avec le principal fournisseur de pétrole et de gaz de l’Europe. En effet, plus de 25% des approvisionnements européens d’énergie fossile proviennent de Russie, et la rigidité commerciale de ce pays ne laisse pas d’inquiéter. On se souvient qu’en décembre 2005, il avait suspendu ses livraisons de gaz à l’Ukraine, et aujourd’hui, des tensions avec la Géorgie font craindre des mesures de rétorsion identiques. Les compagnies occidentales sont également en ligne de mire, car l’exploitation de gisements gigantesques n’ont pas été accordées à Total et Shell, respectivement en mer de Barents et à Sakhaline. D’autre part, Moscou a notamment annoncé cette semaine qu’aucune compagnie pétrolière présente sur son territoire ne serait épargnée par une campagne d’inspections dans les prochains mois, avec le risque de voir les licences d’exploitation retirées. Enfin, des dissensions se sont faites jour entre la Pologne et l’Allemagne en ce qui concerne le pipe-line qui doit contourner précautionneusement l’ancien satellite soviétique en mer Baltique pour alimenter les foyers germaniques. Mais l’Europe une fois encore, est aux prises avec ses divisions, car la préférence accordée à des échanges bilatéraux l’empêche de mettre au point une politique concertée en ce qui concerne l’énergie.