Rencontre avec Adrienne Pauly

Rencontre avec Adrienne Pauly

Attention, cette jolie petite brune aux grands yeux expressifs est un OVNI sur la scène musicale, artistique et cinématographique française ! Son premier album est tout simplement une merveille, un ensemble frais, vivant, coloré, non formaté qui raconte les rêveries, les petites et grandes joies et les douleurs d’une fille urbaine hyper sensible et douée. Ses chansons simples et belles entrent notre tête pour ne plus en ressortir, mécaniques décalées, obsédantes, drôles, cocasses, tendres ou cruelles. Adrienne Pauly danse avec les mots dans une Variété Rock Velours aux petits oignons, on est sous le charme et on ne sera pas les seuls car Adrienne rime avec pérenne. A écouter absolument. Voici sans nul doute une des révélations féminines de l’année ! Une fille menue et élégante, une poupée forte et fragile, destroy et glamour au charme anachronique, voilà Adrienne Pauly !

1. Bonjour Adrienne. Comment es-tu arrivée dans le monde de l’Art puis de la Musique ?

De manière naturelle, familiale. J’ai d’abord commencé par faire des courts métrages avec mon frère Rodolphe Pauly qui est réalisateur et comédien (Ndrl : L’inoubliable fils traumatisé par Isabelle Huppert dans "Merci pour le chocolat" de Claude Chabrol".). Un de ces films s’appelait "L’amour par effraction". Tout un programme !
A 7 ans on m’avait offert un micro et ça a été une sorte de déclencheur. Devant les roses de notre jardin, je chantonnais "Faut que mes parents reviennent".
Beaucoup des amis de mon frère étaient musiciens, j’ai un peu piqué son réseau de potes et à 23 ans j’ai commencé à faire de la Musique.

2. Comment vis-tu cette étape de la mise en disque, de la sortie de l’album, de la promo ?

C’est un peu compliqué parfois car je suis un peu rebelle, je dois apprendre à travailler en équipe, mon rêve serait de tout contrôler, de trouver mon Fred Chichin comme Catherine Ringer a le sien et qu’on fasse de la Musique comme cela !
Mais je me laisse aller, je vais où tout cela doit me mener, je crois aux rencontres qui changent la vie , c’est une belle opportunité pour moi et mon disque me ressemble.
Mais j’ai la conscience que je rentre dans un système et que je dois un peu me discipliner.

3. Quelles sont tes influences musicales ?

J’aime beaucoup les vieilles chansons françaises comme celles de Fréhel par exemple. J’ai beaucoup écouté Lou Reed, Janis Joplin, The Stranglers, les Rita Mitsouko...

Ce qui me plaît dans l’Art et la musique, "c’est la banalité racontée sans banal". Les artistes qui savent faire cela sont des modèles pour moi.
J’adorerais faire un jour un duo avec Brigitte Fontaine.

4. Comment pourrait-on définir ton style musical ?

Mon style est né de ma rencontre avec Christophe Ernault ("Allistair"), un soir à un café, il avait plein de projets musicaux dans son ordinateur et on s’est bien entendu.

On pourrait dire que je fais de la variété Rock velours. Je suis un Mélodiste et j’aime jouer avec les mots tout en faisant quelque chose de dansant, c’est important pour moi cela !!

5. Comment tu la trouves le nouvelle scène musicale française ?

Il y a à boire et à manger. J’aime beaucoup ce que fait Camille Bazbaz, je trouve que tout ce que fait Mathieu Chédid est très sympa.
Pour Camille, j’aime bien l’idée du happening dans ce qu’elle fait mais parfois aussi l’impression que c’est une gamine effrontée qui se montre sur scène.

6. Quelle est ton expérience de la Scène justement ?

Cela fait un peu plus de deux ans que j’en fais de manière régulière, j’ai commencé dans les petits Bars du 18 ème, c’est une expérience unique très formatrice avec mon Band, mes trois garçons ; Nicola Ulmann dit Nico, Adanowski, Yarol Poupaud et Michaël Garçon.

7. Ce qui est très sympa dans tes chansons c’est qu’il y a toujours une petite histoire un peu universelle, simple et touchante...

Oui la chanson m’aide un peu à tuer les fantômes qui me hantent. Je raconte souvent des histoires avec des gens à côté de leur pompe. Des personnages qui cherchent leur place dans ce monde.

8. J’aime particulièrement "L’amour avec un con" et "Nazebroke". Parle-moi de ces morceaux !!

"L’amour avec un con" c’est une fille qui raconte, non sans humour et distanciation, un coup d’un soir qu’elle regrette. Beaucoup de gens se sont reconnus dans cette chanson, garçon comme fille.
"Nazebroke", moi j’adore mais c’est un peu trash, je sais que cette chanson-là ne fait pas l’unanimité mais j’ai une tendresse particulière pour elle, c’est tout moi.
Je raconte ma vie en fantasme. C’est un peu comme raconter une "bonne nuit" qu’on n’a pas vécu !!

9. Tu écris vraiment très très joliment, as-tu des projets de roman dans tes tiroirs ?

J’ai jamais réussi à terminer un manuscrit qui s’appelait "Où est le drame ?" car tout simplement je n’ai jamais trouvé la réponse à la question.
Mais je garde un oeil vers la Littérature et le Cinéma, j’attends juste le bon moment ou les bonnes rencontres.

10. Quels sont tes projets à plus ou moins long terme ?

Repartir m’isoler un peu pour faire des chansons et faire des apparitions sur scène pour des moments magiques de temps en temps. La vie doit être un cauchemar que j’ai décidé.

11. Je te laisse le mot de la fin chère Adrienne Pauly !

Mon envie est simplement d’organiser, artistiquement, le Bordel de ma vie !


ADRIENNE SUR LE NET
Son my Space

Adrienne Pauly, label REMARK, Warner Music France.

Photos : Frédéric Vignale

Adrienne Pauly, label REMARK, Warner Music France.

Photos : Frédéric Vignale