Interview de Madame Gina

Interview de Madame Gina

Elle nous revient sous le nom de Madame Gina et elle nous avait bien manquée durant toutes ces années... Souvenez-vous de cette femme à la voix gouailleuse incomparable, de ses chansons à l’humour décalé, elle officiait alors sous le nom de "Gina et L’Orchestre". Trop heureux d’apprendre son retour sur scène, je n’ai pas résisté à l’envie de prendre de ses nouvelles et de faire découvrir à certain d’entre-vous cette grande dame de la chanson française !

Qu’as-tu fait durant toutes ces années de silence ?

J’ai écrit un polar qui s’appelle "Définitif Paradis" paru au Serpent à Plumes. J’ai écrit deux autres manuscrits qui ont été refusés. J’ai vendu 1500 exemplaires de ce roman.


Pourquoi ne pas avoir profité de ta notoriété en tant que "Gina et l’Orchestre" pour te lancer dans l’écriture ?

Il y a aucune connexion entre le milieu littéraire et celui de la Musique.

Tu as pris plus de plaisir dans la chanson ou l’écriture ?

Je suis plus à l’aise dans l’écriture de chansons. l’écriture rapide me convient mieux pour raconter des histoires.

Comment es-tu arrivée dans le millieu de la musique ?

J’avais une personnalité tellement extravertie et extravagante que je ne pouvais me retrouver que dans le rock and roll ! J’étais une zonarde qui vivait dans les squatts donc très vite j’ai connu des musiciens car la musique a toujours été ma passion. Manu a repéré ma grande gueule et ma gouaille, j’ai trés vite trainé à Sèvres avec les Hot Pants et leur bande.

Quels souvenirs gardes-tu de cette époque du rock alternatif ?

Merveilleuse de créativité, de provocation, de délires, d’amitié, de solidarité ! Nous étions barjos et c’était bien !

As-tu gardée des contacts avec les groupes de l’époque comme tes amis les VRP ou Manu Chao ?

Bien sûr ! Ils font partie de ma vie ! Nous avons partagé des moments forts. Mais nous ne sommes plus dans le même secteur géographique et nous sommes des gens qui n’aimons pas être statiques dans nos relations donc la vie avance avec de nouvelles rencontres, de nouveaux projets. Je suis venue à Toulouse grâce à Cyril, guitariste des V.R.P qui y habitait déjà.
Avec Néry on se donne des nouvelles et je suis amie avec leur ex manageuse, Katie Couronnes.
Avec Manu, c’est plus compliqué, c’est une star maintenant. Mais c’est toujours plein d’émotions quand on se croise.

Pourquoi avoir mis fin à la chanson après seulement deux albums ?

C’est moi qui ait totalement merdé pour des raison trop compliquées à t’expliquer. Mais je recommence et réussirait ce que j’ai foiré la première fois !

Tu penses que ces cd seront réédités ?

Non, mon ancien producteur ne veut pas mais je pense remettre quelques anciennes chanson sur de nouveaux albums.


Tu as la nostalgie de cette période de ta vie ?

Non, je ne suis pas passéiste ni nostalgique surtout qu’à l’époque, j’étais très mal personnellement dans ma tête, heureusement que la bande était là. Je suis aujourd’hui, une femme de 54 ans, désirée, heureuse, épanouie !!


Quel à été le déclic de ton retour dans la chanson ?

La littérature ne voulant pas de moi, je retourne à la chanson, le seul truc que je sais faire pour gagner ma vie. Je considére qu’être auteuse et chanteuse est un métier, rien de plus. Mais je ne me doutais pas que j’allais être aussi heureuse de retrouver la scéne et le public, également de travailler avec des musiciens !

Tu n’as pas l’impression qu’il y a un revival des groupes des années 80’ : oberkampf, les Bérus, Gogol Premier, bijou, lsd, au bonheur des dames etc.... ?

Oui et non, il y a une trés bonne scéne électro et dub en France, jazz également. Et je ne pense pas que ce soit un revival, ce sont des groupes qui sont inscrits maintenant dans l’histoire de la Musique, comme Amstrong, Billie Holiday, les Stones, Iggy Pop ect... et chaque génération les écoutera. Ça s’appelle la transmission. C’est pourquoi cette époque de sacralisation du jeunisme me révolte par sa stupidité stérile !!


Quels sont les artistes que tu écoutes en ce moment et que penses-tu de la scène actuelle ?

J’écoute beaucoup de reggae et, cela va te surprendre, de la musique classique, musique baroque essentiellement. Je retourne aux sources ! Et je télécharge beaucoup les groupes des années 80 genre "Stranglers".

J’écoute aussi des artistes toulousains, il y a foison ici de chanteurs et chanteuses superbes !

Comment prépares-tu ton retour sur scène ?

Je serais sur scène juste avec un pianiste. J’ai vraiment envie d’une formule trés Cabaret où la voix et les textes sont mis en avant. Cédric, le pianiste est un virtuose !!
Je fais un mini-concert de présentation au Bijou à Toulouse le 24 octobre. C’est gratos, pour ceux qui seront dans le coin.


Aurons-nous le droit à un nouvel album prochainement ?

Oui, dés que j’aurais trouvé une maison de disques. Les nouvelles chansons sont prêtes ! Mais je n’ai pas envie de faire une auto-production.

Tu as signée une pétition en faveur de la libération de Nathalie Ménigon, activiste de Action Directe. Le refus récent de sa libération, malgré un état de santé déplorable te met-elle hors de toi ? Sachant que Papon fu libéré pour son état de santé et qu’il profite très bien de ses derniers jours...

Je ne comprends pas l’acharnement de l’Etat Français envers les membres d’Action Directe encore en prison. Ils ont fait leur période de sûreté et ils sont maintenant inoffensifs. Cipriani est fou, il est en H.P de prison. Il y a dans cette histoire des paramétres qui nous échappent, des gens qui tirent des ficelles, pourquoi, on ne sait plus, mais ces gens de l’ombre relèvent de l’immonde, celui qui brise, celui qui anéantit.
Quant à Papon, sans commentaires, qu’il crève vite, c’est tout...