Laurent Payet, attaché attachant

Laurent Payet, attaché attachant

Attaché de presse ? Qui peut se cacher derrière ce métier ? D’ailleurs, en est-ce vraiment un ? Si certain(e)s se prennent pour des personnes inaccessibles et rendent la tâche difficile aux journalistes qui cherchent à entrer en contact avec un auteur ou un artiste ou encore un homme politique, d’autres sont d’abord facile. Laurent est de ceux-là.

Homme cultivé et possédant un humour indéniable, il sait s’effacer pour mieux mettre en avant la personne qui a besoin de ses services. En plus, il a des yeux d’un bleu... Mais revenons à cette profession et concentrons-nous sur ses réponses pour mieux le découvrir.

1. Bonjour Laurent. Comment devient-on attaché de presse ?

Par hasard, par envie, par erreur, par chance, par goût, par vocation autant de réponses possibles que d’attachés de presse.

2. Vous êtes le lien entre votre client et les médias. Qui choisit, lui ou vous ?

Nous sommes responsables (je dis bien nous car c’est un travail d’équipe) de la représentation de notre client dans les médias. Le client nous choisit donc et nous élaborons avec lui une stratégie médiatique. Nous l’aidons dans sa réflexion sur les médias à toucher, et sur la manière de les aborder.

3. Pour bien le vendre, vous jouez de la langue ? Pour vous, qu’est-il le plus difficile : être langue de pute ou avoir sa langue dans sa poche ?

Mais la langue n’est pas notre seul instrument de travail. Venez donc découvrir les autres...
Contrairement à ce que l’on peut penser, je pense que la principale qualité d’un attaché de presse, c’est l’écoute. Aussi bien l’écoute du client que l’on défend que celle des journalistes. La deuxième étant la discrétion. Il faut bien se rappeler que nous ne sommes que des intermédiaires, et nous devons rester modestes. Notre rôle est celui de passeur ou d’intercesseur. Nous ne sommes ni des artistes, ni des personnalités politiques.

4. A quel moment s’arrête votre travail ?

Jamais et c’est pour cela que je l’aime.

5. Existe-t-il un code de la déontologie chez les attachés de presse ?

Bien entendu, non seulement un code (le code d’Athènes de 1965) mais aussi une définition exacte du métier. Vous pouvez par exemple retrouver ceux-ci sur divers sites d’associations d’attaché de presse. La déontologie est une notion essentielle dans ce genre de métier et la morale y a aussi sa part.

6. Vous arrive-t-il d’organiser des repas entre collègues ou d’y assister ?

Effectivement ce genre de rencontre arrive assez souvent. Cela nous permet de relativiser le stress lié au travail et d’échanger de nombreuses informations. Et puis cela nous permet aussi de rire des nombreuses histoires qui nous sont arrivées.

7. Pour réussir dans ce métier, faut-il coucher ?

Pas plus qu’ailleurs. Le mythe de l’attaché de presse qui couche pour vendre son produit est dépassé depuis longtemps. De même que celui de l’image d’Epinal avec l’attachée de presse en minijupe qui part dans un cocktail. Le métier est devenu très professionnel, le client attend autre chose de nous et le journaliste aussi d’ailleurs. Nous sommes considérés par les médias comme des pourvoyeurs d’information et le journaliste sera bien plus sensible à la qualité de l’information que nous pouvons lui apporter qu’à l’apparence physique.

8. Qui est le plus facile à vendre, l’homme politique ou l’auteur ?

Ni l’un ni l’autre. Tout d’abord, on ne vend pas quelqu’un, nous essayons de présenter une personnalité auprès de journalistes qui restent totalement libres de leur choix. Nous portons à leur connaissance des éléments d’information en espérant qu’ils en parleront. En fait, tout dépend de la notoriété de l’homme politique ou de l’auteur. Amélie Nothomb est plus facile à mettre en avant que Pierre Jourde (ce n’est malheureusement pas toujours en rapport avec la qualité des textes). Il en est de même pour un homme politique reconnu par rapport à un maire de ville moyenne.

9. Pourquoi ne pas vous occuper d’artistes de variétés ?

Parce que l’occasion ne s’est pas présentée. Cela dit, j’en serais ravi. Si vous en connaissez qui cherchent un attaché de presse, n’hésitez pas. Dans l’agence, nous faisons peu de produit et nous nous occupons énormément de personnalités. En fait, j’ai défendu quelques artistes de variété au moment où ils sortaient un livre.

10. Un bon coup pour vous, qu’est-ce que c’est ?

C’est quand j’arrive à faire accéder quelqu’un de peu médiatisé à un stade de reconnaissance supérieure dans les médias. Cela peut parfois prendre plusieurs années mais nos clients nous sont fidèles.

11. Quelles qualités faut-il avoir pour être un bon attaché de presse ?

Ecoute, réactivité, sens de l’écrit, rapidité, une bonne culture générale, une attention sincère aux autres, une empathie naturelle, de l’optimisme et surtout, surtout, une très bonne santé car les journées commencent tôt, finissent souvent très tard et sont stressantes.

12. Quel meilleur coup avez-vous à votre actif ?

L’élection de Georges Bush...non c’est une blague. En fait, les bons coups, on les garde pour soi, nous sommes tenus à la confidentialité. Seuls nos clients pourraient vous en parler.

13. Pour vivre de ce métier, il faut nécessairement habiter à Paris ?

Absolument pas. Il existe de nombreux attachés de presse qui vivent en province et le métier s’est extrêmement diversifié. Il est vrai par contre que pour toucher les grands médias nationaux, c’est plus simple quand on habite Paris, car il faut passer régulièrement dans les rédactions.

14. Cher Laurent, je vous offre le dernier mot...

Je crois savoir que vous écrivez, si vous avez besoin d’un attaché de presse n’hésitez pas...je vous ferai un prix...

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