Chirac indigeste, un indigène indigent

Chirac indigeste, un indigène indigent

Jacques Chirac a vu l’excellent film "Indigènes" en avant-première ; ce film raconte l’histoire des soldats de l’Empire Colonial Français ayant participé aux combats de la Seconde Guerre Mondiale...

Du coup, le jour de la sortie en salle, le président de la République annonce des mesures importantes en faveur de la revalorisation des pensions des 80000 anciens combattants de l’armée française de nationalité étrangère.

Bien sûr, je me réjouis que les anciens combattants d’origine étrangère soient rétablis dans leurs droits, mais je suis scandalisé par deux choses. La première, c’est qu’il ait fallu attendre tant d’années pour que cela se fasse, la seconde, c’est que Chirac a besoin d’aller au cinéma pour réparer une injustice. Franchement, ça laisse un goût amer dans la bouche. Et faire coïncider ces mesures avec le jour où "Indigènes" sort en salle relève carrément de la grosse blague de mauvais goût...

La façon dont un film a conduit le pouvoir politique à prendre une décision devrait conduire à s’interroger sur la nature de la démocratie de notre République malade... Est-il acceptable qu’un film soit nécessaire pour que soit prise une décision qui aurait du l’être depuis des lustres ? Peut-on encore nommer démocratie une France où un film est nécessaire pour que le chef des armées découvre un problème lié aux anciens combattants ?

Il est tout bonnement scandaleux qu’une décision entraînant des dépenses de plusieurs millions d’Euros par an (pendant un nombre d’années indéfini) soit prise par le président de la République à la sortie d’un film ! Le tout sans débat parlementaire, pendant que l’Assemblée débat du 30000ème amendement sur un texte de loi qui passera de toute facon...

Comme le dit si bien Jacques Attali : "à croire qu’aujourd’hui, il faut devenir scénariste pour influer sur le cours des choses, président de la République pour dépenser l’argent public à sa guise, et parlementaire pour avoir la certitude de ne servir à rien."