Les hommes sont des Icebergs

Les hommes sont des Icebergs

Après le remarqué "Rock’n Taules" et sa structure en fer et en notes musicales d’une beauté et force saisissantes, Pierre Hanot revient avec un roman qui lui ressemble et prouve ainsi qu’il faudra maintenant compter avec lui pour une carrière littéraire en plus de son parcours hors norme dans la Musique. "Les hommes sont des icebergs" est un roman noir qui va au charbon sur le champ lexical de la boisson.

Une histoire qui résonne presque comme un prétexte à des jeux de mots, de rimes, des introspections, des personnages azimutés, trois angles de vue : Luy ou le verre à moitié plein, l’Autre ou le verre à moitié vide et Lydie ou le verre renversé, trois manières d’envisager une dramaturgie à la violence rebelle.

Pierre Hanot a du style et on a tort de sans cesse le comparer à ce que fait un autre qui ne cesse de répéter que "C’est beau une ville la nuit".

On prend ce roman en pleine face, en pleine gueule, on suit les pérégrinations d’un homme qui se noie dans des milliers de verres, on assiste à la difficile construction d’un roman, Apollinaire, Bernard Dimey et d’autres poètes ponctuant le récit de leurs phrases éternelles.

Travail sur soi-même, expérimentation passionnelle et intimiste sur la littérature et la manière que l’on a de se l’approprier à la force du poignet et du coude, "Les hommes sont des icebergs" est comme le précédent livre de son auteur, un OVNI étrange et fascinant, déconcertant et atypique.

Nous sommes dans la plus pure poésie, les lignes d’Hanot ont du corps, une odeur, des veines apparentes. On tremble, on boit à la lie, on s’asperge de l’ambiance et de l’électrique des situations.

Pierre Hanot met le feu aux poudres et nous fait partager son univers parallèle, c’est bien la moindre des choses qu’on peut demander un Ecrivain véritable.

A lire si on n’a pas peur dans la nuit et si on veut aller plus loin que les idées reçues. Une Schizo-littérature de premier choix, bonne comme le meilleur des excitants.

De la très bonne littérature noire à feu et à sang.

À noter : une très belle photo en couverture de Christian Legay.

Les hommes sont des icebergs, Pierre Hanot, roman, Editions Le Bord de l’Eau, 2006

Les hommes sont des icebergs, Pierre Hanot, roman, Editions Le Bord de l’Eau, 2006