Rencontre et Interview avec Laurent Voulzy

Rencontre et Interview avec Laurent Voulzy

"La septième vague" est sorti fin juin et je tentais désespérément depuis de rencontrer Laurent pour lui poser quelques questions. Il avait osé partir en vacances sans me donner réponse !

Et puis, un beau jour, alors que je pensais encore ramer seule sur la plage, Laurent m’a dit oui ! Rendez-vous à l’hôtel Meurice ! Vous dire que je nageais dans la joie serait un euphémisme. J’avais décroché une interview avec un homme qui surfait sur le succès depuis cet été alors qu’il ne chantait même pas ses propres chansons !

Entre deux sourires, entre deux rires, ce perfectionniste qui a su rester simple, s’est confié.

Bonjour Laurent. Pourquoi avoir appelé votre album « La septième vague » ?

Bonjour. Je trouvais que le mot vague était beau et allait bien avec l’idée d’une succession de chansons qui étaient plus faites pour le soleil couchant au bord de la mer. Et ensuite ? Un jour, une amie m’avait demandé de lui rapporter de l’eau de la 7ième vague en m’expliquant que cette eau portait bonheur. Je suis donc allé au bord de l’eau, j’ai compté sept et j’ai rempli deux bouteilles : une pour elle et une pour moi. Sourires. Quand il a fallu donner un titre à cet album, je voulais l’appeler Nouvelle vague mais le nom était déjà pris. Je voulais absolument garder le mot vague. Et tilt ! J’ai repensé à cette 7ième vague, tout simplement.

Créer un nouvel album chez vous prend toujours plusieurs années. Quand avez-vous commencé à penser à celui-là ?

Cela s’est passé en deux temps, il y a une dizaine d’années et puis cela s’est concrétisé en 2005 quand je faisais une tournée dans les îles du Pacifique, de l’Atlantique et de l’Océan indien. Le soir, on jouait de temps en temps avec les musiciens des morceaux à la guitare et à ce moment-là, je me suis dit « j’ai envie de faire un album comme ça, juste pour ces instants-là ». C’est là que l’idée est arrivée.

Pourquoi avoir repris les chansons des autres ?

Pour moi, c’était l’évidence même. Le but, c’était de chanter des chansons que j’aime et de les chercher dans le répertoire immense des chansons du monde. J’avais juste envie de les jouer comme on fait lors d’une soirée où on gratte à la guitare les chansons des autres.

En écoutant votre voix douce et sucrée, je me demande si parfois vous vous mettez en colère. Qu’est-ce qui peut vous faire sortir de vos gonds ?

Oh ça peut arriver même si des colères colères, je ne m’en vois pas tellement piquer. La mauvaise foi peut me faire sortir de mes gonds. Par exemple, on met sa confiance dans des gens un petit peu beaucoup et ces gens ont négligemment mal fait ce qu’on attendait d’eux. Ce qui parfois peut vous mettre dans une situation très délicate. La négligence ou la mauvaise fois peuvent entraîner des choses très graves et, en tout cas, si ce n’est pas très grave, ça peut me pousser moi à m’énerver un peu. Mais c’est assez rare en même temps chez moi, car j’ai tendance à regretter ensuite. J’arrive très bien à garder mon calme. Sourires.

La mise en scène de l’album, l’ambiance font qu’il apparaît presque impossible de l’écouter ailleurs que dans un hamac au bord de l’eau. C’est voulu ? Je n’ai pas trouvé le hamac en déballant le CD. C’est normal ?

Sourires. Non, mais peut-être que le hamac, c’est le disque en lui-même. On peut très bien aussi l’écouter couché par terre comme on peut se croire dans un hamac en l’écoutant. L’idée, c’était de prolonger le soleil couchant, de l’accompagner avec une musique. Alors on peut l’écouter dans le silence ou l’écouter en mettant une autre musique pour l’habiller. Il fallait que cela soit doux et harmonieux, comme ce moment-là.

L’été a été Voulzy. A votre avis, qu’allons-nous écouter en automne ?

Rires. Plein de disques sortent ! Et nous allons proposer un autre extrait de l’album bientôt.

En 1979, votre cœur était grenadine. Aujourd’hui, de quelle couleur est-il ?

Il doit toujours être grenadine et il est aussi turquoise. Rires.

Il existe deux duos sur La septième vague dont un, The 59th street bridge song (feelin’ groovy), avec Alain Souchon. Finalement, vous vivez ensemble tous les deux ou pas ?

Sourires. Alors il y a deux choses fausses dans ce que vous dites, il y a trois duos et je ne vis pas avec Alain. Trois duos, un avec Alain, un avec Lenou et un autre avec Andréa Corr, la chanteuse des Corrs. Sourires. Et Alain a une famille, une femme et des enfants, moi, j’ai une chérie. J’ai quatre enfants mais je vis avec le plus petit. Alain et moi, nous sommes comme des frères. Pas mari et femme, au cas où certains auraient un doute. Rires. Nous sommes vraiment comme des frères depuis le temps que nous nous connaissons. Par moment, effectivement, nous vivons ensemble. Quand nous partons écrire des chansons, c’est la colonie de vacances. On se promène, on se raconte des âneries ou nos vies et le soir, on écrit des chansons. Ça, c’est des périodes formidables. Cela peut durer une semaine à deux à trois mois, tout dépend de notre emploi du temps. Mais on s’éloigne de tout le monde et on part. On revient de temps en temps voir nos proches, bien sûr. Sinon, nous sommes parfois très longtemps sans nous voir.

Lenou a une voix magnifique. Pourquoi et comment avoir choisi la fille de Nana Mouskouri pour vous accompagner de façon sublime sur Yesterday once more ?

Le hasard a fait que j’ai entendu un disque d’elle qui allait sortir à l’époque. J’ai trouvé sa voix très jolie. C’est la femme du régisseur de mon spectacle qui m’a fait écouter ses chansons. J’ai trouvé cela magnifique. Elle avait une voix à chanter Yesterday once more et quand j’ai concrétisé l’idée de l’album, même si je l’avais poussée à chanter seule cette chanson, je lui ai proposé de la chanter avec moi. Elle a accepté. C’est une fille formidable !

En vous entendant chanter Light my fire des Doors, je me demande si vous vous étiez mis des barrières en vous interdisant de reprendre certains titres ?

Aucune. Je ne m’étais mis aucune barrière et j’ai fait selon mon feeling.

Laurent, je vous dis merci, à bientôt et je vous laisse le mot de la fin...

Le mot de la fin ?

Oui, par exemple, CharlElie Couture m’a écrit un poème.

Je ne vais pas vous écrire un poème comme CharlElie l’a fait. Et puis, je n’aime pas la fin déjà. Rires.

Remarquez, nous pouvons continuer à papoter tous les deux...

Rires. Mais là, nous allons être renvoyés tous les deux... J’ai été agréablement surpris par la rapidité et l’ampleur de la vague et je trouve merveilleuse cette histoire. Je ne pensais pas du tout que cela allait marcher autant même si, comme tous ceux qui font des disques, j’espérais que celui-ci fonctionne. Je sais que des gens ont été émus par ce disque.

L’ambiance de l’enregistrement de ce disque a été une des meilleures que j’ai connue jusqu’ici. Ce ne sont pas mes chansons et j’y touchais comme une femme dont on est amoureux, on la frôle et un jour, on ose la toucher. En même temps, c’est comme des enfants qu’on adopte et qu’on habille pour la saison. C’était du bonheur pur cet album !

J’ai l’impression que les gens ont eu le même plaisir que moi puisque j’ai eu d’abord un plaisir d’auditeur. Je vous remercie d’être venue jusqu’ici me poser ces quelques questions.

La septième vague, Laurent Voulzy, Sony BMG Music Entertainment

Site officiel de l’artiste www.laurentvoulzy.com

La septième vague, Laurent Voulzy, Sony BMG Music Entertainment

Site officiel de l’artiste www.laurentvoulzy.com