Bayrou à l’Elysée ? A envisager...

Bayrou à l'Elysée ? A envisager...

Les jeunes de l’UDF croient dur comme fer à leur révolution orange, sur le thème de Jaurès : "le courage c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel". Eh bien franchement, y’a des jours, on serait tenté de penser comme eux en reprenant cette phrase, empruntée à Victor Hugo, qui décorait leurs t-shirts cet été : "à la consigne, je préfère répondre à ma conscience".

Attention, la nurserie centriste n’est pas prête de me compter dans ses rangs, faut pas déconner. Et puis, depuis quelques échanges avec leur nouveau président un peu trop de droite à mon goût, il semble évident que l’on ne m’y attend pas les bras ouverts. Enfin, ça tombe bien, je ne compte pas y aller ! Désolé pour Quitterie et Virginie, mais on peut rester amis ;-)

Pour revenir à l’hypothétique locataire de l’Elysée en 2007, il y a quand même de quoi être sévèrement inquiet si l’on est ni frontiste ni centriste. Car ça me semble évident : le FN a toutes ses chances d’arriver au second tour l’an prochain, et pourquoi pas même en tête des scores au premier tour. Quant à l’UDF, eh bien vu le score de Bayrou en 2002, il pourra difficilement faire pire... et il est même un sacré outsider ! Non que je pense que l’agrégé du Béarn va toucher les 20%, mais vu le merdier à droite comme à gauche, je ne vous cache pas qu’il m’arrive d’imaginer un second tour UDF vs FN. Et là, ce sera la ruée vers les urnes en faveur de Bayrou, et heureusement.

Globalement, le schéma est simple : pléthore de candidats à gauche comme à droite, le FN contiue de ratisser large avec son invincible et légendaire populisme, et le centre gagne en popularité grâce à un discours plus pragmatique et modéré. C’est simple, c’est clair. C’est même probable.

A gauche, on va avoir une candidate de LO qui sera Laguillier, un candidat de la LCR qui sera sans doute Besancenot, une candidate du PCF qui sera Buffet, une candidate des Verts qui sera Voynet. Puis un(e) candidat(e) du PS, sans doute la mère Taubira qui viendra ajouter au bordel, et pourquoi pas un come-back de Chevènement ou une candidature de son successeur. Voire tant qu’on y est un autre candidat issu du PS. Fabius avait menacé de se présenter même sans l’appui de son parti. Soit entre 6 et 8 candidats de gauche.

A droite, le borgne gouailleur sera forcément là, sans doute épaulé par son félon de jadis, le petit Mégret et son MNR. Sarkozy, c’est sûr, veut être candidat et le sera coûte que coûté. Reste à imaginer le reste. Une candidature de Chirac ? Ou Villepin qui part au charbon ? Et pourquoi pas Borloo qui émanciperait le Parti Radical de la tutelle libérale de l’UMP ? Ou Nicolas Hulot qui repart en croisade ? Bref, entre 2 et 5 candidats de droite.

On peut plus ou moins imaginer des résurgences ou des utopies qui deviennent concrètes comme une candidature du Parti des Travailleurs, le retour de Jacques Cheminade, l’arrivée de Roland Castro, une nouvelle tentative de Jean Saint-Josse.

Plus Bayrou. Donc 9 candidats dans le meilleur des cas. Mais pourquoi pas 18 ?

Avec une configuration aussi pathétique, un second tour opposant François Bayrou à Jean-Marie Le Pen n’est pas improbable. Reste à connaître la tendance gouvernementale qui suivrait, et qui pourrait offrir un nouveau souffle à la politique, voire une nouvelle ère institutionnelle si les gouvernement est composé intelligemment de réformistes pragmatiques et visionnaires.

Avec une gauche forte à l’Assemblée et Bayrou à l’Elysée, on peut y croire. Qui vivra verra. Réponse dans quelques mois...