Bouvard et Pécunié

Philippe Bouvard est né, il y a cent cinquante ans, ambitieux, nom noble donné aux besoins d’argent. Toute une vie placée et basée sur cette recherche formelle et non-artistique-là. Journaliste, homme de télévision, découvreur du talent des autres, metteur en scène handicapé du goût de spectacles grotesques pour la france profonde et maître es gauloiseries très très lourdes.

"La modestie est l’art de faire dire par d’autres tout le bien que l’on pense de soi-même"

Philippe Bouvard extrait de "Un Oursin dans le caviar"

Je dois être vacciné ou bien jaloux et dépité car Philippe Bouvard ne m’a jamais fait rire ou alors à ses dépens. Bien que souffrant depuis l’enfance de téléphagie, je ne me souviens d’aucun grand moment marquant de télévision en compagnie bouvardesque, par contre je n’oublierai jamais des scènes affligeantes de "bêtise bêtifiante" à l’époque de la version télé-hygiénique des "Grosses Têtes" sur TF1.

Les "Grosses Têtes" parlons-en justement, cette émission "cu-culte du rire " aurait dû être déclarée d’intérêt public tant on peut remercier le petit Bouvard d’organiser pendant des décennies une garderie bien commode qui faisait dans le social en réunissant, en occupant et en rémunérant grassement - comme le rire qu’ils produisirent, dopés à l’émulation des neurones - où se cachent les neurones d’Evelyne Leclerc ? - et au "Château Neuf du Pape" - Patrick Sebastien, Isabelle Mergaut, Vincent Perrot, Thierry Roland et Jacques Pradel.

Je n’aime pas les monopoles et il semble que pour la majorité des français, le petit Bouvard illustrait - attention un jeu de mot s’est caché parmi ces quatre derniers mots - la drôlerie de tout un pays, de toute une nation. Eh bien désolé, je ne me reconnaîs pas en Bouvard et pire encore je ne reconnais pas beaucoup de monde sous cette bannière-là.

De plus Philippe Bouvard ou plutôt "ma poule" pour Jean-Pierre Coffe souffre d’un complexe de supériorité sans doute pour compenser des problèmes intimes tout à fait respectables mais lorsque l’on fait sa psychanalyse sauvage pendant quarante ans avec son programme obligé du "rire pour tous ", c’est une attitude qu’il convient de condamner avec ce petit anglicisme simple, léger et efficace " STOP". Le drame des dinosaures de la télévision c’est que seule la mort nous en délivre alors que si mon plombier ou mon banquier sont des "vieux cons" cela se voit moins vu qu’ils n’encombrent que rarement la lucarne ou seulement de manière exceptionnelle dans "C’est mon choix". Ah Télévision ! prisme parfois dramatique de la société du spectacle, loupe grossière de notre bas monde où Jacques Martin et Michel Drucker sont des dieux vivants, des guides spirituels, des icônes !

Je ne suis finalement pas pas un fils de Bouvard, qui a déjà par ailleurs une fille ; Mimi Mathy découverte dans son petit théâtre, dans une petite rue avec un petit bonheur. Pourtant la petite Histoire du microcomse cathodique a cru bon de lui reconnaitre un enfant "prodige" en la personne de Christophe Dechavanne, animateur déchu des années 90 et valeur montante de la ringardise, speedé par la vie et incarnation télévisuelle et drôlatique de Louis de Funès. Cet épisode grandiose de passe d’arme ratée me rappelle l’expression favorite de ma grand-mère que je ne saurai vous traduire ici : "changer un mal pour un pis".

On vous laisse très cher Philippe avec votre belle voiture noire grand luxe avec chauffeur et téléphone de voiture en loupe d’orme, votre villa avec piscine - si pratique quand on ne sait pas nager, n’est-ce pas Philou ? - pour les photos de vacances des stars tous les étés dans la presse people. PB incarne la réussite absolue pour la ménagère française.

On vous laisse avec vos amis qui vous vénèrent et qui vous trouvent un faux-air d’Alphonse Allais, opinion que je partage mais un Alphonse Allais sans stylo et sans verve alors ! Allez Philippe B., continuez à dicter à votre secrétaire particulière votre prochain bon mot, on en rit d’avance !

Une seule chose reste à déterminer. P.B. aura-t-il suffisamment d’auto-dérision pour ne pas s’offusquer de ces quelques propos à vrai dire bien innocents ? Je reste tapi dans ma grotte en attendant tout en espérant ne pas lire très prochainement une version remaniée de "Bouvard et Rancunier".